Un ancien camping situé dans un décor magnifique trouve enfin sa raison d'être en accueillant les raquetteurs pendant la saison blanche.

Dans les années 60, c'est un camping qui se dressait dans la 50e Avenue, à Grand-Mère.

Le camping Vallée Roca aurait pu être ainsi nommé en raison des nombreuses falaises rocheuses et des blocs erratiques qu'on trouve dans les environs. Mais Roca n'avait rien à voir avec le roc ou le minerai. C'était plutôt la contraction des deux prénoms des propriétaires de jadis, une pratique très (trop) populaire à une certaine époque au Québec.

Après une période d'abandon, les terres de l'ancien camping ont repris vie il y a huit ans, lorsque Yvan Gélinas a décidé de donner à l'endroit une nouvelle vocation et un nouveau nom. La Vallée Rocanigan accueille désormais les amateurs de raquettes, qui y trouvent 12 km de sentiers balisés.

Ouvert seulement pendant la saison blanche, ce «Royaume de la raquette», comme le surnomme M. Gélinas, a conservé un caractère artisanal qui donne tout son charme à l'endroit. Pas de chalets chauffés au look contemporain ni de service de restauration avec produits du terroir vendus à prix d'or. Ici, les raquetteurs peuvent faire une pause dans une yourte chauffée au bois, située à 500 m du départ des sentiers. Des toilettes chimiques sont mises à la disposition des clients pour les pauses pipi. Et le chocolat chaud est servi gratuitement, de 14h à 16h la semaine, toute la journée les vendredis, samedis et dimanches.

C'est la beauté et la diversité du terrain qui attirent surtout les raquetteurs de la région. La première section de la Vallée Rocanigan suit un relief très peu accidenté; c'est ici que se trouve le sentier familial, ponctué de plusieurs panneaux d'interprétation. Un rallye-nature est d'ailleurs proposé aux familles.

Mais rapidement, les sentiers grimpent dans la montagne, longent des falaises de roches, enjambent des rivières gelées. On passe sous des arches de feuillus, courbés par le poids de la neige, dépasse des épinettes plus que centenaires. En cet hiver où la neige abonde, le spectacle est magnifique.

À 45 minutes du départ, un belvédère permet d'admirer le petit lac artificiel Rocanigan, transformé en patinoire, où le propriétaire laisse en permanence quelques bâtons de hockey pour les matchs improvisés. On voit aussi les quatre yourtes, dont trois sont offertes en location à la nuitée. Le soir, on peut voir briller les lumières de la ville de Grand-Mère.

Cinq sentiers sont dotés - en tout ou en partie - de balises lumineuses qui permettent les randonnées de nuit, à la lumière des lampes frontales. Sous la lueur de la lune, la sortie devient étonnamment méditative...

Il faut toutefois attendre le plein jour pour se lancer dans l'exploration de la grande boucle de 9 km qui mène aux extrémités du territoire. Un tronçon particulièrement accidenté permet de descendre sur des paliers de roc enneigé entre deux saillies rocheuses, au creux d'un canyon où coule un ruisseau de glace. Le sentier longe aussi les rives des lacs Long et Giguère. Une virée où les marcheurs ne croisent aucune habitation et où les lièvres, les visons, les pics et les geais sont beaucoup plus nombreux que les humains...

La Vallée Rocanigan est ouverte jusqu'au 30 mars, du dimanche au lundi de 9h30 à 19h et les vendredis et samedis de 9h30 à 22h30. Tarifs: 5$ par personne (4$ du lundi au jeudi); 3$ pour les 16 ans et moins. Un service de location de raquettes, des lampes frontales et de trottinette des neiges est aussi offert. La Vallée compte en effet un sentier de 3 km pour s'initier à cette dernière activité.

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rocanigan.com