La meilleure façon pour la Ville de Montréal d'aider l'aéroport Montréal-Trudeau serait d'en faciliter l'accès en assurant notamment un service d'autobus à fréquence régulière, croit la vice-présidente affaires publiques d'Aéroports de Montréal (ADM), Christiane Beaulieu.

La semaine dernière, des élus de Coalition Montréal ont réclamé publiquement une mobilisation politique afin d'aider l'aéroport de la métropole à redevenir une plaque tournante, notamment en proposant des vols directs vers l'Asie. À l'initiative du conseiller Marvin Rotrand, une motion a été déposée en ce sens.

Déjà, au début du mois de février, le conseiller avait enjoint au maire Denis Coderre de tout mettre en oeuvre pour favoriser l'implantation de vols directs au départ de la métropole. Il s'est dit également extrêmement inquiet de constater qu'en tenant compte du nombre de passagers, Montréal avait glissé du troisième au quatrième rang au Canada, derrière Toronto, Vancouver et maintenant Calgary.

Or, ce genre d'intervention politique n'est peut-être pas la meilleure façon de donner un coup de pouce à l'aéroport, estime Mme Beaulieu, qui a souvent répété dans le passé qu'ADM travaillait fort pour implanter des liaisons directes vers l'Asie. «Si la Ville envoie des délégations en Chine et qu'elles y signent des ententes bilatérales, c'est sûr que ça nous aide, a-t-elle expliqué au cours d'une rencontre avec La Presse à l'aéroport Montréal-Trudeau. Mais si la Ville veut nous aider [à augmenter l'affluence], qu'elle améliore les accès vers l'aéroport.»

Avec les travaux de reconstruction de l'échangeur Turcot, aller prendre l'avion est en effet loin d'être une sinécure. Christiane Beaulieu affirme que le nombre de trajets d'autobus quotidiens entre le centre-ville (le circuit 747) et Montréal-Trudeau a diminué à la fin de l'année dernière, sans préavis, ce qu'elle déplore.

Augmenter la fréquence

Depuis quelques semaines, en raison du fort achalandage provoqué par les congés scolaires, la Société de transport de Montréal (STM) aurait repris l'horaire habituel. En ce moment, après consultation de l'horaire sur le site de la STM, l'autobus passe en moyenne toutes les 20 minutes.

Mme Beaulieu souhaite que les fréquences soient augmentées et adaptées aux horaires des vols. «Les gens paient 10 $ [pour monter à bord de l'autobus], il faut leur assurer un service fréquent. Prendre un taxi coûte environ 40 $. Les Européens, quand ils viennent, ils veulent l'autobus», dit-elle.

Des ajustements à faire

De son côté, la STM confirme qu'elle a effectivement diminué ses fréquences sur le circuit 747 depuis le 6 janvier. La porte-parole de la Société, Amélie Régis, admet toutefois qu'il y a des ajustements à faire et qu'une rencontre aura lieu sous peu avec ADM. «On est sur notre planche à dessin, Mme Régis. Ce n'est pas une ligne comme les autres. Les heures de pointe ne sont pas les mêmes. Mais on tente de voir ce qu'on peut faire pour être là lorsque les gros vols internationaux arrivent.»

Les représentants d'Aéroports de Montréal ont également demandé de s'entretenir avec le maire Denis Coderre afin de se pencher sur le dossier de l'accessibilité.