Roulement de tambours... Le chic hôtel Ritz s'est refait une beauté et est maintenant prêt à accueillir sa clientèle.

Les chasseurs de l'établissement ouvriront donc pour la première fois les portes de l'établissement, fermé depuis quatre ans, ce lundi 28 mai, à temps pour le Grand Prix du Canada. La résurrection de celle que l'on surnomme la Grande dame de la rue Sherbrooke permettra enfin à la métropole de bénéficier d'un hôtel cinq étoiles digne de ce nom, annonce fièrement le président-directeur général du Ritz, Andrew Torriani.

«Le prix des chambres à Montréal n'est pas assez élevé, lance sans détour le grand patron de l'établissement. Si vous allez à Chicago, vous ne trouverez pas d'hôtel cinq étoiles à 250$ la nuit, alors qu'à Montréal...»

Il est donc grand temps, selon lui, que la métropole diversifie son offre d'hôtels luxueux avec des chaînes comme le Ritz ou le Four Seasons, par exemple. Et que dire des hôtels-boutiques, ces établissements avec un style et un cachet particulier - comme le Saint-James où descendent de grandes vedettes comme Madonna, Paul McCartney et les Rolling Stones? «Ce sont de petits hôtels particuliers, c'est un tout autre marché», répond M.Torriani.

Redorer son blason

Pour lui, le prix trop faible demandé par certains hôtels qui affichent pourtant fièrement leurs cinq étoiles peut même rebuter certains visiteurs habitués à séjourner dans des chambres luxueuses. À l'instar des touristes qui ont des standards de qualité élevés, il doute fort, avec pareil tarif, que certains de ces endroits puissent servir leur clientèle comme il se doit.

«C'est sûr que le Ritz va aider à faire remonter les tarifs des chambres à Montréal, mentionne Johanne Papineau, directrice des relations publiques de l'hôtel Reine-Élizabeth. C'est un atout d'avoir un cinq étoiles de plus. Il y a toute une question de perception. On ne veut pas devenir le Paris moins cher...»

En raison de l'absence d'établissements prestigieux, ajoute le grand patron du Ritz, Montréal perd non seulement de son lustre, mais également une clientèle et des événements d'envergure qui jettent plutôt leur dévolu sur Toronto ou sur d'autres grandes villes américaines. Un point de vue que partage Elizabeth Glimenaki, vice-président ventes et marketing de l'hôtel Saint-James dans le Vieux-Montréal. «Le Ritz va ajouter un plus, dit-elle. C'est bon pour Montréal. Mais je ne suis pas prête à dire que c'est le seul cinq étoiles de la ville», poursuit-elle, ajoutant du même souffle que le Saint-James compte parmi les rares établissements en ville à proposer un penthouse de 5000 pi2 à ses clients.

Du côté de Tourisme Montréal, le porte-parole Pierre Bellerose n'a pas l'impression que la métropole est «pénalisée» et qu'elle se fait tourner le dos par certaines organisations. «On a une très bonne performance touristique à Montréal depuis deux ans, assure M.Bellerose. Le Ritz compte 129 chambres, sur un total de 26 000 à Montréal, ce n'est pas beaucoup et ce n'est pas ça qui va révolutionner la donne touristique.»

En avoir pour son argent

En quoi un hôtel cinq étoiles classique digne de ce nom se distingue-t-il des autres établissements? Un service attentionné où les employés connaissent les goûts des voyageurs. Voilà la définition qu'en fait le patron du Ritz.

Pour illustrer ses propos, Andrew Torriani se plaît à raconter une anecdote: en visite dans un Ritz à l'étranger, il a trouvé en rentrant dans sa chambre une bouteille de vin, en guise de bienvenue. Il a alors signifié à l'employé de l'hôtel qui l'accompagnait qu'il pouvait reprendre la bouteille, car il n'était pas du genre à boire du vin seul. L'homme lui a donc demandé ce qu'il aimait. M.Torriani a eu pour toute réponse: le coca-cola. Le lendemain, quatre petites bouteilles de sa boisson gazeuse préférée l'attendaient dans un seau rempli de glaçons. Et le manège s'est répété dans les autres Ritz où il a séjourné depuis...

M.Torriani signale l'existence d'une «clientèle Ritz» qui voyage dans les hôtels de la chaîne partout dans le monde, systématiquement. Pour elle comme pour tout le monde, l'hôtel accepte les réservations à partir du

1er juin. À partir de 425$ pour une nuit.