Tout a commencé pour les enfants. « On voulait absolument les élever à la campagne », explique Pierre Pilon. C'était il y a plus de 20 ans. Il était vétérinaire, adorait les animaux et rêvait de calme.

Ce serait donc dans le rang de l'Égypte, un coin perdu comme il en reste encore quelques-uns aux confins de la Montérégie et des Cantons-de-l'Est, que la famille s'installerait, pour ne jamais en repartir. Et ce, même si la première année en aurait fait fuir la plupart derechef : un incendie ravagea dès leur arrivée tous les bâtiments de la ferme. Ne restait plus qu'une maison centenaire ayant, déjà, besoin de rénovations.

« Il a fallu tout reconstruire et nous n'étions pas vraiment assurés, mais maintenant, on se dit que ce n'est pas plus mal, car on a pu tout mettre à notre goût », observe Pierre Pilon, campé devant une jolie grange aux murs de bois bleuté. Fier.

Pierre Pilon s'est d'abord lancé dans l'élevage de lapins, avec assez de succès pour devenir l'un des plus gros de la province, mais dès lors, la vie à la campagne avait perdu de cette tranquillité que la famille était pourtant précisément venue chercher ici. On a recentré les activités sur l'autre passion de Pierre : la génétique, et commencé à acquérir une variété extraordinaire de petits animaux.

Aujourd'hui, on y découvre une quarantaine d'espèces dans la basse-cour, dont une quinzaine de variétés de poules exotiques ou ancestrales (dont le poulet Chanteclerc, une race patrimoniale québécoise, sauvée in extremis de l'extinction). Dans les champs paissent des lamas, des alpagas, des cochons vietnamiens, des chèvres et des chevaux miniatures. « On a remarqué que les enfants préfèrent les animaux de plus petite taille », note Pierre Pilon.

Car c'est surtout pour les visiteurs que l'on élève désormais des animaux à La Rabouillère. Tous les étés, on accueille les familles au domaine, qu'elles peuvent visiter à leur guise, Pierre et son fils Jérémie n'étant jamais très loin pour répondre à leurs questions sur la vie à la ferme ou compléter les fiches explicatives apposées près de certains enclos.

On y organise aussi des soupers à la table champêtre, dirigée par Jérémie depuis sa formation de chef à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec, qui prépare des repas avec au minimum 50 % de produits de la ferme et en privilégiant les producteurs du Québec pour la suite. Rarement trouvera-t-on un repas préparé avec des produits aussi frais et locaux.

Visites : 10 $ pour les adultes, 7,50 $ pour les enfants, non guidées Studio à louer directement à la ferme pour une immersion plus complète