Chaque automne, les oies des neiges font un long voyage de 4000km, les menant du Grand Nord jusqu'à la côte atlantique américaine. En chemin, ils s'arrêtent au Québec pour faire le plein d'énergie, offrant un spectacle ornithologique sans pareil. Voici les meilleurs endroits pour suivre les représentations, à l'affiche pendant tout le mois d'octobre.

Cap Tourmente

À une trentaine de kilomètres de Québec, la réserve nationale de faune du cap Tourmente constitue, depuis des décennies, l'une des haltes migratoires préférées des oies des neiges. Au début du mois, on dénombrait déjà plus de 40000 bêtes sur les battures du Saint-Laurent et dans les terres à proximité. Au summum de la migration, à la mi-octobre, le nombre d'oies pourrait facilement doubler. «On en a déjà comptabilité plus de 90000», affirme Chantal Lepire, responsable des services au public à cap Tourmente. Sur place, cette espèce se nourrit de plantes aquatiques poussant dans les battures.

Avis aux ornithologues: la meilleure fenêtre de temps pour les observer, c'est à la marée haute, car les oies n'ont alors pas le choix de s'approcher des berges pour se nourrir ou de se reposer dans les champs. «Ils viennent ainsi tout près des gens», affirme Mme Lepire. Pour connaître l'horaire des marées, il suffit d'appeler à cap Tourmente (418-827-4591) ou de consulter le site internet d'Environnement Canada (www.ec.gc.ca/nature), dont un onglet nous mène vers une page consacrée à cette réserve.

Autour de Montmagny

De l'autre côté du fleuve, les oies des neiges font aussi de Montmagny et de ses environs une importante halte migratoire. Si les oiseaux se dispersent un peu partout le long de la côte, le meilleur endroit pour s'en mettre plein la vue, c'est au bassin de Montmagny, près de la marina, un site facile d'accès où la chasse est interdite (ce qui n'est pas le cas partout dans les parages). De plus, l'inauguration récente de nouvelles passerelles riveraines facilite les observations. À l'occasion du Festival de l'oie blanche, un ornithologue chevronné donnera des visites commentées gratuites aujourd'hui et demain, à 11h, 14h et 15h, en partance du quai de Montmagny.

Entre Québec et Montréal

Depuis quelques années, les oies des neiges ont adopté en masse une nouvelle halte migratoire sur leur chemin: le réservoir Beaudet, la réserve d'eau de Victoriaville. D'année en année, le nombre d'oies des neiges de passage augmente, si bien que l'an dernier, on y a recensé 150000 bêtes dans la même journée! Ici, les ornithologues sont aux oiseaux: une piste cyclable de 5km fait le tour du réservoir, facilitant l'accès au site. On y fait aussi l'observation de nombreuses espèces d'oiseaux, dont une quantité impressionnante de bernaches.

Nouveauté cette année: un symposium d'art animalier, dont la thématique sera, devinez quoi, les oies blanches, se déroulera le week-end du 22 et 23 octobre.

Au menu: une vingtaine d'exposants dans le domaine de la photo, de la peinture et de la sculpture seront présents, et des experts livreront leurs conseils sur l'observation des oiseaux.

Le maïs de Danville

L'étang Burbank constitue l'autre destination incontournable pour zieuter les envolées de sauvagine. Ce plan d'eau, situé dans la municipalité de Danville, entre Drummondville et Sherbrooke, possède 4,5km de sentiers, trois tours d'observation ainsi qu'une passerelle avec quatre postes d'observation. Chaque automne, les oies en font un arrêt obligé, profitant des champs aux alentours pour se gaver de maïs.

«L'an dernier, il y avait tellement d'oies que l'étang était blanc comme neige», affirme Gilles Lacroix, ornithologue officiel des lieux et organisateur de la Fête des oiseaux migrateurs, qui se déroule ce week-end. Pour l'occasion, les visiteurs profitent d'ateliers, de conférences et de visites guidées sur la thématique des oiseaux. Il y a aussi de l'animation pour les enfants.