À une heure de Québec, à Saint-Eugène de L'Islet, on découvre au détour d'une petite route de campagne une auberge de charme nichée entre le fleuve et la montagne. Il s'agit d'un refuge douillet au milieu d'un grand domaine boisé. Un lieu de choix pour le cocooning d'hiver.

L'Auberge des Glacis, un ancien manoir de pierres de 1841, situé sur le bord de la rivière Tortue, fait office d'auberge depuis 1989. En 2006, deux journalistes originaires de l'Abitibi, Nancy Lemieux et André Anglehart, s'en portent acquéreurs et décident de l'agrandir pour répondre aux besoins d'une clientèle croissante.

La nouvelle auberge a été inaugurée en juillet dernier, après sept mois de travaux. Un deuxième bâtiment ajouté au bâtiment initial vient presque doubler la superficie de l'établissement : l'Auberge compte maintenant six nouvelles chambres joliment décorées, portant à 16 le nombre total de chambres, une grande cuisine moderne ensoleillée, cinq fois plus grande que la précédente, une buanderie, deux salles de massage et un espace qu'occuperont bientôt une cave à vin et une salle de dégustation. Le grand défi était d'harmoniser les deux bâtiments sans détruire le cachet patrimonial de ce vieux moulin à farine. Ce qui est réussi.

Privilégier le local

Une quarantaine d'entreprises locales et régionales ont travaillé sur le projet qui, une fois terminé, totalisera un investissement d'un million de dollars.

Les nouveaux propriétaires tenaient mordicus à ce que les matériaux de construction proviennent de la région et ils ont confié à des artisans locaux la fabrication du mobilier des chambres. D'ailleurs, le credo de ces ex-journalistes est l'achat et l'embauche locaux.

Même philosophie à la cuisine. Les aubergistes et le chef Olivier Raffestin se sont donné comme mission de concocter une cuisine qui met à l'honneur uniquement les saveurs de la Côte-du-Sud et de la Chaudière-Appalaches. La table gourmande de l'Auberge est élaborée avec l'apport de 55 producteurs régionaux. «Plus de 95 % de notre menu se compose de produits de la région, explique André Anglehart. Notre politique est de ne faire appel qu'aux producteurs inscrits au menu. Si un produit n'est pas disponible, il ne sera pas remplacé ni acheté chez un gros distributeur. Nous faisons en sorte de conserver ces produits à l'année longue, tels les petits fruits que nous transformons...»

Le sympathique chef Olivier apprête avec brio le bison de Saint-Jean-Port-Joli, le foie gras de canard du Canard Goulu de Saint-Apollinaire, le lapin de Saint-Pamphile, la caille de Cap-Saint-Ignace, le cerf rouge de L'Islet, le boeuf charolais de la ferme La Durantaye... Il a également élaboré un mets succulent avec l'esturgeon de la Côte-du-Sud, «la matelote de Clara», inspiré d'une recette de sa mère, qui est presque devenue une spécialité de la maison. L'autre spécialité de l'Auberge est évidemment la quenelle lyonnaise, que le chef prépare en trois variétés.

Le menu de l'Auberge est une belle vitrine pour les producteurs régionaux : tous les produits qui entrent dans la composition de chaque plat y sont indiqués, ainsi que les noms des producteurs faisant partie des routes gourmandes de la Chaudière-Appalaches.

Sur la route de l'érable

L'Auberge des Glacis se veut aussi une étape sur la route de l'érable. Le chef a fait quelques créations avec le sirop d'érable, tels le cerf, la caille, le foie gras, le lapin... «La Côte-du-Sud a toujours été le grenier de Québec. C'est une région sous-estimée», affirme André Anglehart.

L'accueil des propriétaires est des plus courtois. Nancy est l'âme de la maison. André, quant à lui, avoue sa passion pour la cuisine et prête parfois main-forte au chef Olivier devant les fourneaux. Le couple est également présent à la salle à manger. C'est au rez-de-chaussée de la vieille maison de pierres que loge la petite salle à dîner au cachet vieillot, fort chaleureuse, avec son vieux poêle antique. Juste à côté, une verrière ensoleillée, dominant la rivière Tortue, permet aux clients de relaxer au milieu de la nature environnante. Ils y prennent le petit-déjeuner, qui se compose de fruits, de yogourt, de rillettes de canard du chef, de confitures du chef, de gâteaux et de fromages.

Les clients de l'Auberge ont accès à un grand domaine boisé de cinq hectares, balisé de deux kilomètres de sentiers pour la raquette. Ils peuvent y faire l'observation de nombreux oiseaux et découvrir l'histoire de ce vieux moulin sur les bornes historiques qui jalonnent le terrain. À cinq kilomètres de l'Auberge, le Club sportif Les Appalaches offre aussi 75 kilomètres de sentiers pour le ski de randonnée, entre Saint-Eugène et Lac-Trois-Saumons.

www.aubergedesglacis.com 1 877 245-2247