En plein coeur d'une forêt, en Estrie, les propriétaires du domaine Entre cimes et racines proposent un nouveau gîte aux touristes: une hutte qui semble tout droit sortie du film Le Seigneur des anneaux. La Presse y a séjourné cette semaine, juste avant son inauguration.

Quiconque est inattentif peut passer devant la hutte sans la voir. Du sentier, on ne voit qu'une colline couverte de paillis. Seule une cheminée trahit la vie qui se cache dessous. La porte et les fenêtres circulaires du Troglo sortent de terre de l'autre côté, face à la forêt.

La ressemblance est frappante: le plus récent gîte du domaine touristique Entre cimes et racines semble tout droit sorti d'un livre de Tolkien.

«Nous ne sommes pas vraiment des grands fans du Seigneur des anneaux, mais j'aimais l'architecture tolkienne, avec les ouvertures rondes, les colonnes, le toit vert et son intégration à la forêt», explique Michaël Berger, l'un des propriétaires.

Au cours de la dernière année, les frères Berger et leur équipe ont imaginé la structure, puis ils l'ont construite eux-mêmes. Une fois le dôme en béton coulé, ils ont recouvert le gîte de terre et de végétaux. L'objectif: amener la nature à reprendre ses droits pour que dans quelques années, on ne distingue que les ouvertures circulaires de la porte et des fenêtres au travers des plantes.

Une hutte aux allures de celle qu'habite Frodon dans Le Seigneur des anneaux, mais aux dimensions nord-américaines. Pas de risque, donc, de se heurter la tête au plafond comme Gandalf en visite chez les Hobbits.

C'est donc en tout confort que nous avons parcouru les pages des albums de Tolkien laissés au loisir des touristes de passage dans la hutte. Le feu crépite dans le poêle à bois, et on se surprend à s'imaginer dans une autre époque... et à fermer l'iPod dont la musique semble soudainement anachronique.

Une apparence romanesque, oui, mais une architecture fort pratique, été comme hiver. Par temps chaud, l'air demeure frais à l'intérieur et lorsqu'il fait froid, la hutte conserve la chaleur du poêle à bois des heures après l'extinction des dernières braises.

Lors de notre passage, malgré 6 petits degrés au petit matin à l'extérieur, le t-shirt était de mise à l'intérieur.

Communion avec la nature

Depuis une dizaine d'années, la philosophie des propriétaires d'Entre cimes et racines est d'amener les touristes de passage dans le domaine à se rapprocher de la nature. Communier avec la forêt, sans électricité.

«Le fait de vivre sans électricité, c'est complètement un autre rythme de vie. On veut offrir aux gens un contraste avec leur vie habituelle», raconte Mario Berger, copropriétaire.

On cuisine donc sur le poêle à bois, ou pour les plus pressés, sur un appareil au propane emprunté au chalet d'accueil.

Le soir, on discute à la lueur de la bougie. De l'extérieur, la couleur ambrée de l'éclairage à la chandelle qui colore les fenêtres rondes du gîte confère une allure de hibou au Troglo.

La conversation s'étire et quand les bougies sont consumées, c'est le signal: au lit!

Le gîte compte deux lits doubles superposés plutôt confortables. Parfait pour une famille, mais pour une réunion d'amis, on repassera, question intimité.

Entre cimes et racines possède toutefois 10 autres écogîtes dans la forêt de 175 acres, dont certains avec l'électricité.

Pour réserver le Troglo, mieux vaut planifier longtemps à l'avance: au moment d'écrire ces lignes, le calendrier de réservation était complet jusqu'en août.

Il faut allonger un peu plus de 100$ la nuit pour y dormir, bois, eau potable... et littérature tolkienne inclus.