Situé à 250 km au nord-ouest de Montréal, le parc régional de la Montagne du Diable est beaucoup moins connu que ses voisins, les réserves fauniques de Papineau-Labelle ou de La Vérendrye. Il compte pourtant son lot de sentiers de randonnée et de refuges, et propose même la location d'équipement de plein air.

Les lumières au plafond passaient presque inaperçues. C'est la vue des interrupteurs qui nous a fait réaliser que oui, il y avait bel et bien de l'éclairage dans ce refuge, autrement dépourvu d'électricité. 

Quiconque a déjà passé une nuit en refuge sait que les installations sont souvent rudimentaires. Ce qui frappe en entrant dans les habitations situées à l'accueil du parc régional de la Montagne du Diable, c'est leur confort. Des chaises berçantes sont installées sur le bord du foyer, l'espace où on dort est séparé du reste de la pièce par des rideaux. À l'arrivée, un feu a déjà été allumé et il fait chaud. C'est particulièrement propre.

Le bâtiment d'accueil et les huit refuges qu'on retrouve non loin de là n'ont rien à envier à ce qu'on pourrait retrouver dans un parc national ou une réserve faunique. On est pourtant ici dans un parc régional, géré par un organisme à but non lucratif. Ceux qui choisissent de loger dans un des refuges du Village des Bâtisseurs peuvent aussi profiter du pavillon Léopold-Papineau à proximité, qui héberge un centre de location, une cuisine collective, des salles de bains avec douches et une buanderie.

Achevés il y a un peu plus d'un an, ces refuges sont un camp de base parfait pour quiconque veut explorer le territoire grand de 10 000 hectares situé à une trentaine de minutes au nord de Mont-Laurier.

En hiver, le terrain de jeu est grand et les manières de l'explorer, nombreuses. La glisse a la belle part du gâteau, qu'on pratique le ski de fond classique, le pas de patin ou le ski nordique, lequel se pratique sur des sentiers balisés, mais non tracés.

PARADIS DES RAQUETTEURS

Des sentiers totalisant 80 km s'offrent aux raquetteurs. Celui menant à la Paroi de l'Aube est particulièrement intéressant, notamment parce que sur les derniers kilomètres, la fameuse paroi se gagne au terme d'efforts soutenus, mais ô combien agrémentés par le paysage laiteux ! On a chaud, mais on n'en finit plus de s'étonner devant le sentier empli de neige folle fraîchement tombée qu'il faut retaper à chaque pas, devant les sapins qui ploient sous le poids de la neige. Un paradis pour la raquette sur la montagne du Diable, il fallait y penser.

Au détour d'un arbre, au terme d'une montée où il faut parfois s'agripper à des cordages pour mieux avancer, l'Abri de l'Aube se fait enfin voir. À 740 m d'altitude, la vue sur la région est sans pareille. « Par temps clair, on peut même voir le mont Tremblant », nous avait-on dit à l'accueil. On ne l'aura pas vu, mais on a gravi notre montagne sans remontée mécanique et ça nous comblait.

Y ALLER

De Montréal, il faut environ trois heures trente de route pour se rendre dans le parc.

ACTIVITÉS

Outre le ski et la raquette, le parc de la Montagne du Diable propose aussi des sentiers de vélo à pneus surdimensionnés (fat bike) et des sentiers de ski-raquette (ou ski-Hok). On peut louer tout l'équipement sur place.

HÉBERGEMENT

À partir de 25 $ la nuit pour un adulte, selon le refuge choisi. Il est possible de louer en exclusivité les refuges situés au Village des Bâtisseurs.

QUOI APPORTER

Si vous prévoyez passer la nuit dans l'un ou l'autre des refuges, il vous faudra apporter la literie, l'équipement de cuisine ainsi que de l'eau potable. Le bois de chauffage est fourni.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Le refuge Lauzon-Vanier au Village des Bâtisseurs.