Un Français à la chasse à l'élan d'Amérique? Ce n'est pas tellement fréquent, mais les chasseurs d'outre-mer pourraient se faire de plus en plus nombreux au cours des prochaines années au Québec. L'abondance du cheptel et les lois québécoises très permissives pourraient entraîner une recrudescence de touristes chasseurs.

Il y a une dizaine d'années, 1584 non-résidants du Québec (surtout des Ontariens, mais aussi des Américains et des Européens) s'étaient procuré un permis de chasse à l'orignal. En 2009, ce chiffre a doublé. «Il n'y a jamais eu autant d'orignaux au Québec. Les chasseurs le savent et fréquentent de plus en plus notre province», affirme Dominic Dugré, secrétaire général de la Fédération des pourvoiries du Québec, qui compte plus de 375 membres.

Pour les chasseurs non résidants, il est beaucoup plus facile de chasser au Québec que partout ailleurs. «En Ontario, l'encadrement des chasseurs étrangers est obligatoire. Ceux-ci doivent absolument payer un guide, séjourner en pourvoirie et participer à un tirage au sort. Ici, n'importe qui peut tenter sa chance», dit-il.

Caribou en chute libre

Si la chasse à l'orignal explose en popularité, la chasse au caribou connaît le phénomène inverse. En 1998, 8560 chasseurs non résidants sont venus au Québec pour traquer ce cervidé nordique. En 2009, ce chiffre a fondu à 3658. La raison: ce type de chasse attire surtout la classe moyenne. Or, «cette classe a été lourdement frappée par la récession aux États-Unis», dit M. Dugré.

Les chasseurs reviendront-ils quand l'économie sera plus florissante?