La pêche sportive demeure très populaire au Québec. Au cours des 10 dernières années, le nombre d'adeptes est resté relativement stable. Pas moins de 700 000 amateurs se sont procuré un permis l'an dernier et la presque totalité a acheté son permis annuel (19,62$ en 2011).

Mais selon le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, on compterait en réalité autour de un million de pêcheurs dans la province, chaque permis donnant le droit à toute la famille de pêcher, en respectant toutefois une seule limite de poissons par permis.

Par contre, les amateurs de pêche étrangers, surtout ontariens et américains, sont sensiblement moins nombreux. En 2010, ils n'étaient plus que 50 000, un creux historique. Par exemple, les touristes qui fréquentaient la réserve faunique de La Vérendrye, au nord de Mont-Laurier, pour y prendre du doré jaune ont disparu depuis un bon moment.

Au Québec, pêche et tourisme régional vont de pair. Ils sont plus de 600 000 à quitter leur patelin chaque année pour aller taquiner le poisson, ce qui représente des retombées économiques de l'ordre de 52 millions.

Certains poissons exercent plus d'attrait que d'autres. L'omble de fontaine, notre truite mouchetée, selon l'expression consacrée, est de loin le plus populaire. Selon les données statistiques, le nombre de captures s'élève autour de 18 millions par année. D'ailleurs, la mouchetée est un facteur important de tourisme. Les régions les plus visitées par les pêcheurs québécois sont la Mauricie, les Laurentides, Lanaudière, le Saguenay-Lac-Saint-Jean et la Côte-Nord, des territoires fréquentés pour leurs populations d'ombles de fontaine.

La deuxième espèce parmi les plus convoitées est le doré jaune, réputé pour l'excellence de sa chair (ne pas confondre avec le doré européen qu'on vous vend à l'épicerie, beaucoup plus fade). On en capture annuellement près de sept millions. C'est d'ailleurs surtout le doré et, dans une moindre mesure, le brochet qui attirent les visiteurs étrangers sur les lacs du Québec. Les régions les plus visitées par les pêcheurs de l'extérieur sont l'Abitibi-Témiscamingue et l'Outaouais, des régions qui ont une frontière commune avec l'Ontario, des territoires connus pour leurs eaux à dorés et à brochets.

Si, dans l'esprit de plusieurs, elle n'est pas considérée comme un poisson «sportif» au même titre que les salmonidés, la perchaude demeure le troisième poisson en importance capturé en eau québécoise par les amateurs. Signalons toutefois que la presque totalité des prises en hiver sont des perchaudes. Quant à la truite arc-en-ciel, poisson originaire de l'Ouest, il s'agit d'une des espèces les plus fréquentes dans les étangs de pêche.

Selon les plus récentes données, le saumon atlantique se classe toujours au dernier rang de la liste du nombre de captures. On parle d'environ 24 000 prises l'an dernier. Espèce mythique qui est souvent l'objet d'une véritable religion de la part de ses 10 000 adeptes, le saumon est le poisson qui, toutes proportions gardées, entraîne probablement le plus de déplacements et génère le plus de retombées économiques. Et ce n'est certes pas pour se cuisiner un bon filet. Pas moins de 75% des poissons sont remis à l'eau immédiatement après leur capture.

Poissons «sportifs» capturés au Québec

Omble de fontaine 17,8 millions

Doré jaune 6,7 millions

Perchaude 5,8 millions

Brochet 2,5 millions

Achigan 1,5 million

Truite arc-en-ciel 1,2 million

Touladi 900 000

Ouananiche 135 000

Saumon atlantique 25 000

Sources :

Pêche et Océans Canada : Enquête sur la pêche récréative au Canada (2005)

Ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec (2007) : Le tourisme lié à la pêche sportive.