Contrairement aux émissions de pêche traditionnelle, commanditées et souvent destinées à vous «vendre» un tas de choses, la quête du poisson sert plutôt dans l'émission de Cyril Chauquet à mettre en valeur des destinations, à faire voyager et rêver le téléspectateur. Et à faire découvrir des endroits et des cultures sous un angle différent.

«L'intérêt de l'émission, c'est que c'est en fait un voyage, disait Cyril Chauquet, il y a quelques semaines. La pêche et le poisson ne sont que prétexte au voyage. Mais le fait d'aller chercher ce poisson me permet de découvrir le pays, de rencontrer les gens, de vivre des aventures, des anecdotes, des émotions, des frustrations tout au long du chemin.»

Réaliser un rêve

Après avoir étudié en administration en France et aux États-Unis, Cyril Chauquet a fait carrière dans le monde des affaires. Sans être heureux. Passionné de pêche, il a eu l'idée d'organiser des voyages de pêche dans des destinations exotiques. Il a alors mis sur pied une entreprise qui organise des expéditions partout dans le monde.

Mais dans les soirées mondaines, quand il partage sa passion pour la pêche, il s'étonne toujours de voir l'indifférence et le snobisme des gens pour cette activité.

«En France, l'image de la pêche est vraiment négative», raconte-t-il. Elle est certainement très loin de sa réalité, lui qui visite des pays exotiques et vit des moments exaltants aux quatre coins du monde.

C'est à ce moment qu'a germé le concept de l'émission, l'histoire «d'un gars qui part à l'aventure à la découverte du monde au travers de sa passion qui est la pêche sportive». Il souhaitait aussi, grâce à cette émission, parvenir à intéresser à la pêche ceux qui, de prime abord, ne s'y intéressaient pas du tout.

Une émission particulière qui séduit

Au début des années 2000, Chauquet est arrivé à Toronto, pour finalement s'installer au Québec où il a commencé à travailler à son projet d'émission. Évasion est la première chaîne francophone à y croire. Côté anglophone, Discovery Europe est également séduite par l'émission. Les deux chaînes commandent alors 13 épisodes.

Les particularités de l'émission séduisent non seulement Évasion et Discovery, mais également ESPN, qui distribue la version anglaise aux États-Unis.

D'abord, l'émission n'est pas «commerciale». Elle n'est pas financée par des commanditaires, mais plutôt produite puis vendue dans son intégralité, ce qui assure une indépendance au producteur.

Aussi, contrairement à la plupart des émissions de pêche, elle ne s'attarde pas qu'à la capture du poisson. Il y a une histoire qui se développe: un début, une intrigue, une fin.

Finalement, l'émission est tournée entièrement en français et en anglais. «Il faut que mes combats avec les poissons soient assez longs pour que j'aie assez de matériel en français et en anglais dans la séquence pour les deux versions de l'émission!» précise l'animateur. Mordu de la pêche est maintenant distribué dans une douzaine de pays et disponible dans cinq langues, avec des versions doublées en allemand, espagnol et italien.

«Ce qui me fait vraiment plaisir, confie Cyril Chauquet, c'est d'avoir réussi à attirer beaucoup de gens qui ne sont vraiment pas des pêcheurs et de les entendre aujourd'hui dire qu'ils adorent l'émission.»

La production de la troisième saison est actuellement en cours. Elle sera composée d'une série québécoise et internationale, avec des destinations comme l'Amazonie au Brésil, les Bahamas, Madagascar, la côte pacifique du Nicaragua, la France (pêche au thon rouge en mer) et l'Espagne, entre autres.

Vous pourrez suivre les nouvelles aventures de Cyril dès l'automne prochain, toujours sur la chaîne Évasion.