En poste depuis septembre, le nouveau président-directeur général de la Société des établissements de plein air du Québec (SEPAQ), Raymond Desjardins, ne manque pas d'idées pour poursuivre la croissance des trois réseaux (parcs nationaux, réserves fauniques et centres touristiques). Parmi ses objectifs, il veut construire des petits chalets à la tonne dans les parcs nationaux et mettre en valeur l'immense réseau des réserves fauniques.

Biologiste de formation, Raymond Desjardins n'est pas un nouveau venu à la SEPAQ. Avant d'accéder à la plus haute fonction, il occupait le poste de vice-président, Parcs Québec depuis 1999, année où Québec a confié la gestion de ses parcs nationaux (à l'exception de ceux du Nunavik) à la SEPAQ.

Sous l'impulsion de son équipe, les parcs nationaux du Québec ont radicalement changé en l'espace d'une décennie. Autrefois gérés de manière indépendante, à la va-comme-je-te-pousse, ils bénéficient maintenant d'une gestion professionnelle et de normes de qualité uniformisées. Cette modernisation a porté ses fruits: la fréquentation a littéralement explosé dans les parcs, passant de 2,4 millions en 1999 à 4,4 millions de jours/visite en 2009. Quant au nombre d'employés, il est passé de 450 à plus de 1700 aujourd'hui.

Mais pour Raymond Desjardins, le réseau Parcs Québec n'est pas encore à maturité. «Nous sommes encore un réseau très jeune, surtout si l'on se compare à Parcs Canada. L'heure est venue de consolider nos acquis», dit-il. En entrevue avec La Presse, le nouveau gestionnaire fait le tour de quelques défis qu'il entend relever.

Des yourtes pas très folkloriques

Introduite il y a moins de cinq ans, la formule du «prêt-à-camper» (tente-roulotte, tente Huttopia et yourte) connaît un succès fulgurant dans les parcs. En fournissant tout l'attirail pour le camping, elle facilite l'accès aux territoires naturels. Mais aux yeux de M. Desjardins, les yourtes ont des limites importantes.

«Elles ne comptent qu'une seule pièce et leur forme circulaire engendre beaucoup de perte d'espace. La nuit, en ouvrant les lits cigognes, les hôtes n'ont plus de place pour marcher», déplore-t-il. Autre problème des yourtes: leur manque d'authenticité en terre québécoise. «Donc, on réfléchit à un nouveau mode d'hébergement qui combinerait les avantages de la yourte avec ceux de la tente Huttopia. Toutefois, il n'est pas dit que nous aboutirons à une solution», prévient-il.

En attendant la solution à ce problème, la SEPAQ va de l'avant avec la construction, l'an prochain, de 85 petits chalets qui écloront un peu partout dans le réseau. Basé sur le modèle du chalet Le Bowen, prototype construit au parc national du Mont-Orford, ce nouveau mode d'hébergement, d'une capacité de quatre personnes, répond aux besoins des petites familles et des couples. D'autres phases de construction devraient suivre, ce qui révolutionnera l'offre d'hébergement dans les parcs. Désormais, le camping subira une très forte concurrence.

Du plein air dans les réserves

En ce qui a trait aux réserves fauniques, qui couvrent 80 000 km2 de territoire en milieu naturel, le PDG veut diversifier la clientèle, laquelle se compose surtout de chasseurs et de pêcheurs. «Une importante vague d'investissement a frappé les réserves fauniques au cours de la dernière décennie. Chalets rénovés, routes d'accès refaites et signalisation repensée, mais cela ne se répercute pas encore sur l'affluence. On veut maintenant mettre de l'avant les attraits naturels sous-exploités pour attirer les adeptes de plein air», dit-il.

M. Desjardins veut également faire de la gestion intégrée des ressources une de ses priorités dans les réserves fauniques. «On veut trouver des moyens pour concilier les coupes forestières, qui ont lieu dans les réserves, avec le développement de la villégiature. On veut que les coupes, par exemple, ne détruisent pas les paysages où se trouvent nos chalets», dit-il. Une autre grosse commande à remplir pour le nouveau PDG.

Photo: fournie par la SEPAQ

Le secteur de la Pimbina, du parc national du Mont-Tremblant.