Aux côtés du mont Royal et du Vieux-Montréal, le canal de Lachine figure désormais parmi les lieux de rendez-vous incontournables des Montréalais. Un revirement inattendu dans l'histoire de l'endroit, déserté pendant une trentaine d'années.

Les abords du canal de Lachine sont bondés les beaux week-ends d'été. Difficile d'imaginer qu'à partir des années 70, le lieu a été laissé à l'abandon, en plein coeur d'un secteur industriel en déclin.

En 2002, la réouverture du lieu historique national du Canada du Canal-de-Lachine par Parcs Canada a nécessité d'importants investissements. Les 110 millions de dollars accordés au projet auront notamment permis de refaire certaines des cinq écluses le long du canal de 14 km. «L'idée était d'ajouter un canal historique au réseau de canaux qu'exploite toujours Parcs Canada. L'ouverture du canal de Lachine a aussi permis de revitaliser tout un quartier», dit Sébastien Legros, guide-animateur pour le LHNC du Canal-de-Lachine, au cours d'une croisière patrimoniale.

La construction d'un premier canal, de 1821 à 1825, a permis aux bateaux d'éviter les dangereux rapides de Lachine. Les progrès maritimes, avec l'avènement des bateaux à vapeur puis d'autres encore plus gros, ont provoqué l'élargissement, par deux fois, du canal.

Quand les paquebots sont devenus des mastodontes dépassant les 700 pieds, on a décidé de construire la voie maritime. Les belles années du canal de Lachine étaient derrière lui, dans ce secteur considéré comme le berceau industriel du Canada. «À l'époque où M. Redpath a installé son usine ici (en 1854), c'était encore la campagne. Environ 40 ans plus tard, il y avait des industries partout. On appelait le quartier la vallée enfumée», résume Sébastien Legros.

Des vestiges de cet âge d'or industriel - transformés en luxueux condos et lofts - s'élèvent toujours sur les berges. Plus près du bassin Peel, les bâtiments toujours à l'abandon permettent d'imaginer l'allure des environs quand le canal a fermé.

Aujourd'hui, il y a beaucoup à faire dans le secteur. Les gens sont nombreux à grignoter à l'ombre du marché Atwater, qui jouit d'un regain de popularité. D'autres profitent des jeux d'échecs installés en plein air.

On peut bien sûr se joindre aux patineurs ou cyclistes qui se suivent à la queue leu leu sur la piste polyvalente. Elle longe le lieu historique national du Canada sur toute sa longueur, entre le Vieux-Port et le lac Saint-Louis. Il est par ailleurs possible de louer des vélos aux abords du canal (My Bicyclette).

Pour ceux qui préfèrent naviguer sur l'eau, des embarcations sont en location à Aventures H2O. «Nous avons autant des kayaks pour les débutants que d'autres en fibre de verre pour les avancés. Les gens peuvent faire un peu plus de 3 km sur l'eau. S'ils veulent pagayer davantage, ils peuvent faire du portage aux écluses», dit Marc Bartschat, propriétaire.

On peut aussi y suivre des cours et de louer des pédalos ou des bateaux à moteur électrique, qui transportent un maximum de cinq adultes.

On peut également participer à la croisière patrimoniale de Parcs Canada, à bord du Navark Dollier-de-Casson, au départ du quai du marché Atwater, jusqu'au 11 octobre.

Aujourd'hui, le Piknic Electronik présente un événement familial dans le secteur. Une immense nappe de 500 m sera installée le long du canal. De croisières pour déguster des bières et des bouchées auront lieu jeudi et le 11 septembre en soirée. Elles sont organisées par le Pôle des Rapides.

Il y a aussi tous ces gens qui profitent simplement de cet espace vert pour flâner, dans cette ancienne vallée enfumée qui, aujourd'hui, a trouvé un lustre et une popularité qu'elle n'avait jamais connus auparavant.

Infos: www.poledesrapides.com ou www.pc.gc.ca/fra/lhn-nhs/qc/canallachine/index.aspx