«Un bison mâle peut peser jusqu'à 1400 kg. Pendant la conquête de l'Ouest, les bisons faisaient dérailler les trains. C'est pour cette raison que l'armée a engagé des cow-boys pour les tuer. À lui seul, Buffalo Bill en aurait tué 4000. La race a presque été exterminée...»

Philippe Duguay sait captiver un auditoire lorsqu'il parle de ses bisons. Avec son père Gérard, il élève un troupeau de près de 40 têtes dans son ranch, le Ranch panoramique, à Wakefield.

Depuis 1999, le tandem père-fils vend directement à la ferme saucisses, steak et autres pièces de bisons. «La viande contient 75% plus de fer que le boeuf, est moins calorique que le poulet et a une fibre musculaire deux fois plus petite que celle du boeuf.»

Cet été toutefois, les Duguay ont décidé d'ajouter une autre activité à leur horaire: des visites guidées en carriole. Le véhicule, couvert, est tiré par un tracteur et permet de s'approcher - et pas qu'un peu - du troupeau. Premier constat: c'est gros, un bison. Et ça court vite! «Le bison peut courir jusqu'à 60 km/h, avec une meilleure accélération qu'un cheval. Il peut aussi sauter par-dessus une clôture de 6 pieds... Et quand il charge, la force d'impact est d'une demi-tonne au pouce carré (70 kg au centimètre carré); presque le double de chez l'orignal», explique l'éleveur.

Pour manipuler ces mastodontes, le Ranch panoramique dispose d'une cage de trois tonnes. Et le mâle peut drôlement en secouer les barreaux. Avec sa bosse prédominante, le mâle est le plus imposant du troupeau. Mais c'est une femelle qui dicte le pas. «Chez les bisons, la structure est matriarcale... Les femelles vont se battre entre elles pour déterminer la hiérarchie.»

Pendant l'heure que dure la balade, Philippe Duguay présente ces bêtes qu'il côtoie depuis plus de 10 ans. Une fois de retour à la ferme, l'activité se poursuit avec un dîner de circonstances: burger de bison, salade, boisson. Prix de l'activité: 17$ par adulte.

L'Outaouais a réuni sous une seule et même bannière les producteurs qui, tels les Duguay, offrent animation et dégustation de produits agroalimentaires. Lancé cet été, le Parcours Outaouais Gourmet (le POG pour les intimes) réunit 19 membres principaux et 17 membres complices (comme des restaurants n'offrant aucune animation), de Montebello au Pontiac en passant par Maniwaki.

«L'Outaouais possédait déjà des parcours gourmands, mais ces derniers sont plus locaux. Le POG couvre tout le territoire et va croître d'année en année. On souhaiterait qu'il devienne LE parcours gourmand de référence dans la région» explique Jean-François Patry, de la Table de concertation agroalimentaire de l'Outaouais.

Les membres sont variés, les produits à déguster aussi. Au potager Eardley, à Gatineau, Dany Lachaine et son épouse Nathalie Bruneau cultivent une foule de fruits et de légumes, qu'ils vendent dans l'ancienne ferme abandonnée qu'ils ont totalement retapée. Sur la terrasse, on peut déguster smoothie, gelato ou gaufre maison. La ferme offre aussi l'autocueillette de petits fruits et de citrouilles, qui comprend un tour des champs en tracteur. Des ateliers de décorations de citrouilles sont aussi proposés les samedis en saison de récolte.

Chez Lala Gelato, Christine Lajeunesse mixte les produits dans sa sorbetière comme une magicienne mélange les potions dans son chaudron. Résultat: entre 20 et 50 saveurs différentes, certaines classiques, d'autres surprenantes (chocolat-wasabi, fromage bleu, fraise-poivre rose), qui varient selon les jours et l'humeur de la cuisinière.

La liste des participants met l'eau à la bouche: vignoble, cidrerie, écomusée du chocolat, producteur de canneberges, fromager, restos qui servent des produits locaux...

Ce qui ne gâche rien, les producteurs sont situés dans des décors toujours très bucoliques. Des endroits parfaits pour ouvrir le panier à pique-nique.

Pour connaître la liste des membres et les activités proposées: www.parcoursoutaouaisgourmet.com