Cet été, un nouveau spectacle à grand déploiement a fait ses débuts à Sherbrooke: Omaterra. Il s'ajoute ainsi à d'autres productions dont l'impact est indéniable dans les régions où elles sont présentées. Des spectacles aux importantes retombées, mais dont la popularité s'essouffle peut-être.

Présentée jusqu'au 28 août, Omaterra, production que pilote Sherbrooke, Cité des rivières, raconte l'histoire de deux voisins pour lesquels l'eau joue un rôle important. Quatorze artistes participent au spectacle. «Il met à profit l'art clownesque, la comédie, le cirque en plus de faire appel à des projections sur des écrans d'eau. On renouvelle le genre du spectacle à grand déploiement. Nous misons sur la sensibilité et les émotions», souligne Denis Bernier, directeur général de la corporation.

Ce projet, poussé par les élus municipaux, aura coûté plus de 7 millions, somme qui comprend la préproduction et la construction, aux confluents des rivières Magog et Saint-François, de l'amphithéâtre extérieur de 1151 sièges où le spectacle est présenté.

Les études de marché établissent les retombées touristiques à 3 millions de dollars pour la ville de Sherbrooke pour les trois premières années, à quoi s'ajoutent les sommes dépensées par les spectateurs résidant dans les Cantons-de-l'Est.

Selon Alain Larouche, directeur général de Tourisme Cantons-de-l'Est, la production devrait être un succès, car le centre-ville de Sherbrooke a fait peau neuve dans les dernières années et est devenu une destination touristique. «Le flux touristique est déjà arrivé à Sherbrooke. Omaterra ne fait qu'approfondir l'offre touristique existante, avec les musées, l'Orford Express et les restaurants haut de gamme», dit M. Larouche.

Tout n'est pas rose...

Pourtant, tout n'est pas rose au pays des spectacles à grand déploiement. Tout récemment, AO, la légende, produit par les Légendes fantastiques, a annulé les représentations prévues cet été à Drummondville. Une affluence à la baisse a poussé les producteurs à fermer boutique, après 13 années à l'affiche et des retombées économiques de 50 millions pour Drummondville et la région du Centre-du-Québec.

Sans être dans une situation aussi précaire, Les aventures d'un Flo voient eux aussi leur vente de billets diminuer. Premier spectacle à grand déploiement, autrefois connu sous le nom de La fabuleuse histoire d'un royaume, il continue à avoir une grande importance pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean. «En 2008, les retombées économiques totales étaient de 9 millions de dollars. C'est non seulement un spectacle, mais un moteur économique et un produit d'appel touristique. Il joue pour beaucoup dans le fait que les touristes choisissent de visiter notre région plutôt qu'une autre», dit Isabelle Gagnon, directrice des communications et du marketing pour le Théâtre du Palais municipal, où est présenté le spectacle.

Depuis 23 ans, la production peut compter sur plus d'une centaine de bénévoles qui participent aux représentations, au nombre de 18 cet été, contre presque 30 dans les bonnes années. Ce que Mme Gagnon impute non pas à un essoufflement de la tendance, mais à une multiplication de ces spectacles. «Les gens n'ont plus à venir ici pour en voir, il y en a ailleurs aussi. On est plus nombreux à se partager la pointe de tarte. Puisque ces spectacles sont très chers à financer, il faut un minimum d'assistance», explique Mme Gagnon.

En Abitibi-Témiscamingue, Le paradis du Nord se porte bien, avec ses 18 représentations qui attirent plus de 500 spectateurs chacune. Les retombées économiques se chiffrent à pas moins de 1,5 million de dollars.

Par contre, parler de chiffres ne fait pas voir l'impact réel qu'a eu le spectacle de la Troupe à coeur ouvert, entreprise d'économie sociale de La Sarre. «Le spectacle a été un levier pour la création et la consolidation d'entreprises. Surtout, les gens ne croyaient pas au projet, au départ. Ils voient qu'on a réussi. Ça a permis de recréer un sentiment de fierté quant à notre région», dit Donald Renault, président du conseil d'administration de la Troupe et artiste bénévole.

Des retombées impossibles à chiffrer, mais qui ont d'autant plus d'importance pour les communautés.

www.omaterra.com

www.fabuleuse.com/fabuleuse

www.leparadisdunord.com