Si vous prévoyez voyager en Gaspésie cet été, soyez à l'affût du sigle Fourchette bleue. Présent sur les menus de restaurants et dans les poissonneries, il assure aux clients qu'ils consomment des espèces de poissons ou de fruits de mer qui ne sont pas touchées par la surpêche, notamment.

La certification en est à sa deuxième année. Pas moins de 40 restaurants et poissonneries de la région ont intégré le concept à leur menu ou comptoir. Pour le client, il suffit de remarquer l'icône d'une fourchette de couleur bleue à côté d'un plat sur le menu ou dans les comptoirs. «On ne voulait pas faire de liste rouge. L'idée, c'est de dire: regardez, il y a ça et ça qui sont pêchés dans le Saint-Laurent. Voulez-vous y goûter? Ça permet aussi de diversifier sa consommation de poissons et de manger local», dit Sandra Gauthier, instigatrice du projet et directrice générale d'Exploramer, musée consacré au Saint-Laurent à Sainte-Anne-des-Monts.

Mme Gauthier a été inspirée par un programme semblable à Vancouver, Sea Choice, qui ne s'appliquait pas tel quel à la réalité gaspésienne puisqu'il incitait les clients à boycotter certains poissons par une icône rouge. «Ici, on ne pouvait pas dire de ne pas manger telle ou telle espèce, car on connaît ceux qui les pêchent, ce sont nos amis ou nos voisins», souligne Mme Gauthier.

Les restaurants et poissonneries doivent proposer en tout temps un minimum de deux espèces qui figurent sur la liste de Fourchette bleue. Certains établissements en font figurer au-delà d'une dizaine à leur menu.

Ces espèces sont pêchées ou élevées grâce à des techniques qui n'ont pas de conséquences néfastes sur l'environnement, et leurs stocks ne sont pas menacés par la pêche. La liste des 28 espèces visées par la certification est établie annuellement à l'aide des données de Pêches et Océans Canada et du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ).

La liste comprend différentes curiosités à essayer. On y trouve notamment de l'oursin vert, des laminaires (des algues), du phoque du Groenland ou du concombre de mer. On y trouve aussi différentes espèces de petits poissons, moins prisées des consommateurs, tels le maquereau ou le capelan. «Souvent, c'est une question d'habitude, les gens ne savent pas comment les apprêter. Certaines espèces, telles que le bourgot, sont prisées en Gaspésie, mais peu connues ailleurs», dit Mme Gauthier.

Pour aider les gens à les cuisiner, un chef de la région, Yvan Belzile, a créé des plats à partir de chacune des espèces présentes sur la liste. Les fiches recettes sont, pour le moment, offertes à la boutique d'Exploramer.

Encore exclusive à la Gaspésie, l'initiative devrait s'étendre à l'ensemble du Québec d'ici un an. «Déjà, certains chefs montréalais sont intéressés par l'idée d'obtenir la certification», dit Mme Gauthier.

Pour en savoir plus: www.exploramer.qc.ca/fr/fourchette-bleue