Les grimpeurs de l'Estrie peuvent enfin renouer avec un escarpement où l'escalade était interdite depuis une dizaine d'années. Dans la foulée de l'agrandissement du parc national du Mont-Orford, le gouvernement a ouvert en juin le site d'escalade du lac Larouche, près de Sherbrooke et Magog.

La forêt où se situe le site d'escalade appartenait à l'entreprise Les frères Greif Canada. Québec a acquis 3577 hectares de cette propriété durant l'été 2008 pour agrandir le parc national du Mont-Orford. «Ces terres désormais publiques et sous réserve ne sont pas encore intégrées au Parc, mais on a pris de l'avance pour encadrer l'escalade, explique Claudia Lascelles, responsable de la conservation et de l'éducation au parc national du Mont-Orford. C'est une activité à haut risque et c'est important pour nous que ça parte du bon pied.»

Les grimpeurs reluquaient l'escarpement d'une trentaine de voies depuis belle lurette. Proactif, le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) a mandaté le parc national du Mont-Orford et la Fédération québécoise de la montagne et de l'escalade (FQME) pour évaluer le site et le rendre conforme. Le Parc a agrandi le stationnement et refait le sentier d'accès avec des bénévoles. La FQME a remplacé à ses frais les vieux ancrages sur la paroi où l'escalade était tolérée avant son interdiction.

«C'est un cadeau, une bénédiction!» se réjouit Mikaël Fortin, membre du conseil d'administration du Club d'escalade de la région des Cantons-de-l'Est. Un cadeau que de retrouver l'accès et une bénédiction, car l'ouverture récente d'un centre d'escalade intérieur à Sherbrooke crée une nouvelle demande.

La paroi, située à une demi-heure de Sherbrooke ou de Magog, est «parfaite» pour les sorties de groupe, les débutants et l'enseignement, dit-il. Le Parc s'attend d'ailleurs «purement à une saturation du site», signale Claudia Lascelles.

Puisque les terres sont encore publiques, l'accès à l'escarpement - tout comme à ces 3577 hectares du futur parc - demeure gratuit.