«J'ai grandi en banlieue d'une petite ville tranquille», chante Vincent Vallières dans sa chanson L'avenir est plus proche qu'avant.

La petite ville tranquille, c'est Sherbrooke. Après cinq ans de vie à Montréal, le chanteur a fait un retour dans sa région natale, celle des Cantons-de-l'Est. Il y a trois ans, sa petite famille et lui ont décidé de s'installer non pas à Sherbrooke, mais à Magog, pas très loin du lac Memphrémagog et du mont Orford.

«C'était une décision familiale, indique Vincent Vallières. Magog, c'est quand même près de Montréal. Je ne déteste pas faire de la route. Je roule, j'écoute de la musique et j'ai toute ma tête.»

Quand il a le temps, il sort de l'autoroute 10 et prend la route 112 qui relie Eastman et Magog. «Il y a des spots hallucinants... La route est sinueuse. Tu es au coeur de la vie régionale. Il y a des lacs, des artistes, de beaux campings.»

«Je fais beaucoup de ski de fond l'hiver et je suis à sept minutes de la montagne, souligne le musicien. C'est une réelle proximité avec la nature. Le mont Orford, c'est une richesse qu'on a en Estrie. Les sentiers qu'on a là !» dit celui qui ne part jamais en tournée sans ses chaussures de jogging.

Mais Vincent Vallières a grandi à Fleurimont, anciennement une banlieue, mais aujourd'hui un arrondissement de Sherbrooke. «La capitale mondiale de la balle molle», blague-t-il, en faisant référence au tournoi du Pif Dépatie, une tradition annuelle depuis 35 ans.

La jeunesse de Vincent Vallières à Sherbrooke, c'est aussi le soccer et les pratiques à «courir des ballons» sur le terrain de l'Université Bishop, à Lennoxville, et le hockey à «l'aréna brune» de Fleurimont.

«C'était une vie de quartier traditionnelle. On faisait des parties de hockey dans la rue sans se faire achaler. C'était un quartier de jeunes en pleine effervescence.»

Vincent Vallières y a rencontré plusieurs de ses amis qui le sont toujours aujourd'hui. Il est allé au secondaire avec son bassiste Michel-Olivier Gasse - avec qui il a fondé le groupe Trente arpents -, puis et il a rencontré Simon Blouin au cégep.

«Sherbrooke, c'est une ville majeure au Québec. Elle a la qualité d'avoir une vie urbaine avec un accès à la culture et avec un accès à la campagne, indique-t-il. Le campus de l'Université de Sherbrooke contribue beaucoup à l'énergie de la ville. Les jeunes sont là et on le sent dans les shows.»

Vincent Vallières ne compte plus les spectacles qu'il a donnés au Vieux-Clocher de Magog. «Pour avoir tourné beaucoup, c'est, selon moi, une des salles-clés au Québec... C'est aussi là que j'ai vu mes premiers spectacles. Je pense à Richard Desjardins et à Daniel Bélanger.»

Trente arpents était LE groupe de Sherbrooke à l'époque. La formation faisait des «échanges de premières partie» avec des groupes de Montréal, et Vallières a finalement obtenu un contrat de disque.

Sa carrière lui a permis de découvrir plusieurs régions du Québec, notamment grâce à la tournée du ROSEQ. «Avec ce métier-là, tu vas dans des endroits où tu n'irais jamais en vacances. À Fermont, en Abitibi... Les gens t'amènent dans des endroits et te racontent leur combat. Les enjeux ne sont pas les mêmes que pour ceux qui sont à Montréal.»

Les Cantons-de-l'Est de Vincent Vallières

1 Le restaurant Auguste, à Sherbrooke, du chef Dany St-Pierre

2 L'épicerie multiethnique Délices des nations, à Sherbrooke

3 Le café Pierre Jean Jase, dont son ancien appartement était voisin, à Sherbrooke.

4 Le Vieux-Clocher de Magog.

5 Le restaurant Les péchés de Pinnochio à Magog.