Avec plus de 135 000 motos circulant sur les routes de la province, plusieurs associations touristiques régionales font maintenant la cour aux motocyclistes. Leur but: devenir des destinations «moto friendly», en proposant aux adeptes des itinéraires tout cuits dans le bec. S'il n'existe pas pour le moment de certification «Bienvenue motocyclistes!», comme ceux pour les cyclistes, ça ne devrait pas tarder.

L'intérêt pour l'industrie touristique, c'est que les touristes motorisés à deux roues, composés fortement de baby-boomers, possèdent un pouvoir d'achat supérieur à la moyenne. «Ils voyagent léger et ne font pas du camping. Ils doivent donc utiliser nos hébergements et nos services de restauration, ce qui fait le bonheur de nos membres», dit Céline Rousseau, directrice du marketing à Tourisme Centre-du-Québec.

 

Aucune statistique n'existe sur la fréquentation des régions à moto, mais tous s'entendent pour dire que les «motards» se font de plus en plus remarquer. «Le défi pour nous est de les convaincre de passer plusieurs jours dans la région, en leur proposant des boucles», dit Mme Rousseau. Pour ce faire, le Centre-du-Québec a créé, avec sa région voisine, Tourisme Chaudière-Appalaches, une carte détaillée proposant neuf circuits des plus belles routes de ce coin de pays.

Québec à moto

Sur la rive nord du Saint-Laurent, six régions (Manicouagan, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Charlevoix, Québec, Mauricie et Lanaudière) unissent leurs efforts pour la deuxième année dans une campagne baptisée Québec à moto, qui comprend un site internet avec circuits moto à la clé, ainsi qu'un guide de 55 pages, Le carnet moto, comprenant 3500 km d'itinéraires.

«Le carnet moto a connu un grand succès l'an dernier. La presque totalité des exemplaires a été distribuée. On a senti que ça répondait à un besoin, car les motocyclistes ne fréquentent pas les mêmes routes que les automobilistes. Ils fuient la circulation et les axes routiers majeurs. Côté hébergement, ils cherchent un endroit d'où ils pourront jeter facilement un coup d'oeil sur leur engin», dit André Despatie, directeur général de Tourisme Lanaudière.

Chose certaine, les campagnes de promotion semblent porter leurs fruits, surtout sur l'image qu'ont les gens des motocyclistes. «Il y a plus de 10 ans, on n'était jamais sûr d'être bien reçu dans un hôtel ou un resto, mais aujourd'hui, tout le monde nous accueille à bras ouverts», affirme Hélène Boyer, coauteure d'un guide touristique sur le Québec à moto. Bref, on est déjà loin de l'époque où l'on confondait motocyclistes et gangs de motards.