Le motocycliste moderne a le voyage inscrit dans les gènes, tellement qu'il faudrait une catastrophe pour qu'il abandonne sa monture. Depuis 2008, les frais d'immatriculation exigés par la SAAQ ont presque doublé pour les motos de type «custom» (une Harley-Davidson standard), passant de 320$ en 2006 à 625$ en 2010, et quadruplé pour les motos de type «sportive» (celle où le conducteur se penche sur le réservoir d'essence pour conduire), grimpant de 320$ à 1400$.

Pourtant, le nombre de motos en circulation continue d'augmenter. Selon la SAAQ, il est passé de 134 469 en 2007 à 136 559 en 2010 (et des motos devraient encore s'ajouter cette année).

 

«La hausse des frais d'immatriculation ne décourage pas les passionnés, estime Claude Giguère, président du club de motocyclistes Gold Wing Québec, qui réunit 250 fans de motos Honda. La majorité de nos membres ont 50 ans et plus. Ce n'est pas 300$ de plus à payer par année qui va les empêcher de pratiquer leur loisir préféré.»

«Vrai, il n'y a pas eu d'hécatombe, mais l'augmentation des frais a freiné le nombre de nouveaux motocyclistes», nuance toutefois Hélène Boyer, passionnée de motos et coauteure du guide le Québec à moto paru aux éditions Ulysse. «Au début des années 2000, on comptait jusqu'à 10 000 nouveaux adeptes de la moto par année, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui», constate-t-elle.

En plus de la hausse des frais d'immatriculation, il sera intéressant de voir, dans les prochaines années, l'impact de la Spyder, la moto trois roues de BRP. Est-ce que beaucoup de baby-boomers se laisseront séduire par ce nouveau bolide, dont la conduite exige une seule journée de formation?