Aux Bergeronnes, les archéologues disent souvent que la préhistoire se cache dans le paysage.
Normal puisque les vestiges abondent dans ce coin du Québec. Il y a plus de 8000 ans, des Amérindiens venaient sur les berges du fleuve Saint-Laurent et du fjord du Saguenay pour profiter de leurs eaux généreuses. Ils ont laissé sur leur passage un nombre incalculable d'objets.
Certains aînés de la région se souviennent d'ailleurs avoir joué, enfants, avec des épées de pierre déterrées au hasard. La Côte-Nord est un champ infini de sites inexplorés. L'eldorado des archéologues.
Ti-Louis Gagnon, un ermite bergeronnais, a passé sa vie à déterrer des trésors. Pointes de flèche en silex, marteaux de pierre, outils divers. Plusieurs de ses trouvailles sont désormais exposées au centre Archéo Topo des Bergeronnes.
Le musée Archéo Topo
Installé dans un décor à faire rêver, au confluent du fleuve Saint-Laurent et de la rivière Grande-Bergeronne, ce petit musée présente une toute nouvelle exposition, appelée Tour de force. Des dizaines d'objets permettent de brosser le portrait de l'occupation humaine de la région (entre Tadoussac et le Labrador), de 6000 av. J.-C. à 1950.
On peut y voir notamment des restes provenant de l'Elisabeth and Mary, un des bateaux de la flotte de Phips, qui a sombré en 1690 après avoir essuyé la défaite à Québec lors de cette fameuse bataille où Frontenac avait répondu par la bouche de ses canons. Une projection multimédia permet aussi de retracer la vie de Ti-Louis Gagnon, dont les découvertes ont eu des échos jusqu'au Smithsonian, à Washington.
En août, les visiteurs pourront assister à des fouilles en direct sur un site amérindien préhistorique en compagnie d'un guide archéologue. Le centre propose aussi des ateliers de création de colliers et de vases en argile selon la tradition amérindienne.
Pour les amateurs de grand air, plusieurs sentiers de randonnée pédestre et de vélo de montagne sont accessibles à partir du bâtiment principal.