Le 15 novembre 1948, Louis St-Laurent est assermenté premier ministre du Canada, une fonction qu'occupera presque dix ans. Il est né et inhumé à Compton, municipalité sise à mi-chemin entre Sherbrooke et Coaticook, sur la route 147.

Au centre du village, le Lieu historique national (LHN) consacré au 12e premier ministre canadien témoigne du fait que les Cantons furent le lieu de rencontre -et de mixité- des cultures anglophone et francophone. Car, si les anglophones ont été les premiers à s'établir dans les «townships», les francophones ont suivi à compter du milieu du 19e. Né en 1882, St-Laurent est justement issu d'un mariage entre un père francophone et une mère d'origine irlandaise.Le LHN se divise en deux bâtiments, la maison natale de St-Laurent et le magasin général tenu par son père Jean-Baptiste Moïse, de là les lettres J.B.M. en façade. La maison et le magasin comptent leur ribambelle d'objets usuels (originaux dans la maison) témoignant de la vie d'autrefois. Mais c'est surtout l'exposition multimédia, installée dans ce qui était l'entrepôt du magasin, qui se démarque.

Organisée simplement, elle raconte dans un texte bien tassé comment St-Laurent est entré en politique davantage par devoir que par conviction. On ne soupçonne pas à quel point cet homme fut au coeur de l'adoption de mesures sociales qui existent encore de nos jours. Des mesures qui, dans certains cas, ont été le révélateur de joyeuses querelles fédérale-provinciales. Comme quoi plus ça change...