Les Irlandais ont marqué l'histoire de Grosse-Île. Malheureusement, ils ont été des milliers à perdre la vie dans la station de quarantaine. La croix celtique qui rappelle leur présence fête cette année ses 100 ans.

Le lieu historique national du Canada de Grosse-Île a été une station de quarantaine pendant plus d'un siècle. De 1832 à 1937, les immigrants venus par bateau d'Europe devaient s'y arrêter pour éviter que des épidémies ne se propagent sur le continent. Après leur séjour ici, ils pouvaient rejoindre le port de Québec.

Des milliers d'immigrants n'ont jamais vu la terre promise. Parmi eux, des milliers d'Irlandais, morts pour la plupart du typhus au cours de la funeste année 1847.

C'est pour rappeler leur tragédie qu'une croix celtique se trouve ici.

D'une hauteur de près de 15 mètres, ce symbole de Grosse-Île a été installé sur le point le plus élevé de l'île par l'Ancien Ordre des Hiberniens.

Accessible par un sentier, elle possède des inscriptions en gaélique, en français et en anglais. «Pour le centième anniversaire, nous avons restauré le paysage en quelque sorte, en élaguant les arbres, pour qu'il soit exactement celui de 1909», dit Jo-Anick Proulx, gestionnaire du lieu historique national du Canada.

Une nouvelle exposition rappellera la présence des Irlandais dans le lazaret, l'ancien hôpital et plus vieux bâtiment de l'île. On y trouvera reconstituées les chambres de 1847. De plus, des artefacts trouvés sur place de même que des témoignages feront découvrir le grand voyage de ces gens à la recherche d'une vie plus facile et qui fuyaient la Grande Famine qui sévissait dans leur pays. «Ce sont des objets trouvés lors de fouilles sous le lazaret qui sont exposés. Nous nous sommes basés sur les écrits des gens qui étaient ici, mais aussi des prêtres de l'île, qui correspondaient avec ceux sur la terre ferme», dit M. Proulx.

Un nouveau site internet qui porte sur Grosse-Île verra bientôt le jour, créé en collaboration avec Parcs Canada, Croisières Lachance et Tourisme Chaudière-Appalaches. On y trouvera tous les forfaits offerts par les hôteliers de la région. Le contenu portera plutôt sur l'expérience que les gens vivent ici, même s'il sera aussi question de l'aspect historique.

À l'instar des immigrants, c'est par bateau qu'arrivent les visiteurs. Dans le bâtiment de désinfection, premier arrêt obligé, ils rencontrent divers personnages. Les infirmières et médecins, des immigrants et même des gens du village, qui habitaient l'île dans la zone qui leur était réservée.

Les immigrants bien portants pouvaient dormir dans l'un des hôtels de la station de quarantaine qui correspondait à la classe dans laquelle ils voyageaient à bord de leur bateau. Les malades, eux, étaient isolés.

Pour la première année, à compter du 1er juillet, les visiteurs auront le choix de monter à bord du train balade ou de marcher dans l'île de 2,5 kilomètres à la découverte des bâtiments de ce qui constituait le village. «Nous avons restauré la chapelle anglicane de même que la maison de l'officier des travaux publics, qui seront ouvertes au public. C'est certain que, à terme, l'objectif serait de restaurer tous les bâtiments», dit M. Proulx.

À cet égard, le gouvernement fédéral a annoncé récemment qu'il dépenserait 1 million de dollars pour préserver d'une partie des bâtiments patrimoniaux destinés aux visiteurs. Les gens pouvaient déjà marcher dans la portion ouest de l'île, où se trouvent justement la croix celtique, le cimetière de croix blanches et la stèle commémorative où figurent les noms de toutes les personnes décédées à Grosse-Île.

Un nouveau sentier, celui du Mirador, sera inauguré le 1er septembre. Au départ de la très jolie baie du Choléra, il permettra, au bout d'un tracé de niveau intermédiaire, d'accéder à l'un des points les plus élevés de l'île pour avoir une vue au nord sur les montagnes de Charlevoix. Assurément une belle promenade automnale.

En savoir plus

www.pc.gc.ca/grosseile

www.grosseile.ca

Tél.: 1-888-773-8888