Le Pilier de Bois est un gros rocher, à peine une île, au large de Saint-Jean-Port-Joli. Dans ce secteur où les écueils rendent la navigation difficile, une colonie de petits pingouins s'établit tous les printemps.

Les Croisières Lachance permettent de se rendre à cet îlot en plein coeur du fleuve les week-ends de mai jusqu'au début juin. C'est ici que l'eau salée devient douce. Les petits pingouins élisent domicile sur ce court bout de terre ferme, le temps de reprendre des forces et de faire leur nid.

 

Ils sont près de 1000 petits pingouins hauts d'à peine un demi-mètre à partager le cap rocheux avec les goélands et les cormorans.

Contrairement à son cousin décimé, le grand pingouin, le petit peut voler sur de courtes distances. C'est ainsi qu'il franchit les kilomètres qui séparent la Nouvelle-Angleterre, où il réside l'hiver, et le Québec, où il passe l'été. Malhabile lorsqu'il s'agit de marcher sur la terre ferme, il apprécie donc de nager. «Au début de la saison, on le voit principalement dans l'eau. Puis, quand il nidifie, il est plutôt visible sur les rochers», note Jean-François Lachance, capitaine aux Croisières Lachance.

En guise de nid, quelques brindilles installées dans une crevasse suffisent. Une précaution prise pour s'assurer que leur seul oeuf ne dégringolera pas du rocher. Les femelles, dans ces couples formés pour la vie, le couvent pendant 21 jours. Les mâles, eux, demeurent plutôt au large.

On retrouve d'autres lieux de nidification en Gaspésie et sur la Côte-Nord. Alors, pourquoi venir si loin à l'intérieur des terres? Pour profiter notamment d'un garde-manger bien rempli. «On assiste à un effet cul-de-sac pour les poissons puisque l'eau passe de salée à douce. Il y a donc abondance de nourriture pour les oiseaux», dit Jocelyn Landry, propriétaire d'Ornitour. L'entreprise assure le volet ornithologique de l'expédition.

Quand le bateau flotte près de la face nord du rocher, les petits pingouins se mettent à voler au-dessus de ceux qui les observent.

Si l'excursion dure quelques heures, le bateau demeure seulement une demi-heure près de l'île. Croisières Lachance et Ornitour ont mis en place un protocole d'approche qui vise à protéger la progéniture du petit pingouin. «Quand nous arrivons, les pingouins délaissent leur nid. Pour éviter que les goélands viennent manger les oeufs et les oisillons, nous repartons rapidement», dit M. Landry.

Les petits pingouins sont avant tout un intéressant prétexte pour faire une croisière printanière dans l'archipel de l'Isle-aux-Grues. Les passagers entendront parler des différents oiseaux croisés en cours de route: cormorans, bernaches Cravan et oies des neiges, dont les retardataires demeurent jusqu'en juin dans le secteur.

Il y a aussi tout l'aspect historique et culturel de ces îles longtemps habitées. Imaginez une époque où les familles allaient à l'église, située dans l'Isle-aux-Grues, en canot l'été, en canot à glace l'hiver et où les amoureux se courtisaient directement sur le fleuve...

Les Croisières Lachance offrent aussi des croisières ornithologiques dans l'île au Canot, toujours en collaboration avec Ornitour. Le départ se fait aussi de Berthier-sur-Mer, près de Montmagny. Pendant l'été, l'entreprise familiale amène presque tous les jours des visiteurs à l'île aux Grues. Une façon d'avoir un aperçu de la vie d'insulaire au XXIe siècle.

www.croisiereslachance.ca