Malgré les pertes d'emplois qui s'accumulent aux quatre coins du Québec, le rythme des réservations pour les forfaits de pêche dans les réserves fauniques, les parcs nationaux et les pourvoiries ne connaît pas de ralentissement. Crise pas crise, les truites ne connaîtront pas de répit!

Au Pays de Réal Massé, une pourvoirie bien connue dans Lanaudière, on ne perçoit aucun signe de récession à l'horizon. En juin, on affiche complet et en mai, les chalets et les places en auberge sont déjà réservés à 80 %. «Les pêcheurs sont des gens tellement passionnés qu'avant de sacrifier leur week-end de pêche, ils vont couper ailleurs», affirme Réal Massé, propriétaire de cette pourvoirie de Saint-Zénon.

Même son de cloche à la Pourvoirie du Lac-Blanc, située à Saint-Alexis-des-Monts, en Mauricie. «Les vrais pêcheurs font leur réservation des mois et des mois à l'avance. Les sautes d'humeur dans l'économie ou la météo ne changent rien à leur volonté de pêcher», dit Daniel Grenier, directeur du marketing de l'endroit.

Des annulations pour perte d'emplois? Rare, dit-on. «Ça n'arrive pas souvent. J'en ai eu une la semaine dernière, mais j'ai reloué le chalet dans la même journée», affirme Audrey Bélanger, de la pourvoirie Mekoos, près de Mont-Laurier. Bref, dans ce tour d'horizon fait par La Presse, une seule pourvoirie a dit connaître un léger ralentissement dans le rythme de ses réservations, mais rien de catastrophique.

Dans le réseau SEPAQ, qui met près de 600 chalets à la disposition des amateurs de pêche partout au Québec, on constate que seulement quelques territoires ont connu une petite baisse dans leurs réservations. «C'est le cas dans la réserve faunique de Mastigouche, en Mauricie. Ceci s'explique par le contexte économique plus difficile qui prévaut dans cette région, où l'industrie forestière est le moteur de l'économie», affirme Élaine Ayotte, conseillère en communication à la SEPAQ. Presque partout ailleurs, la saison s'annonce aussi bonne, sinon meilleure, que l'an dernier.

Cela dit, les pêcheurs sans réservation ne doivent pas baisser les bras. Pour la haute saison, il reste encore des chalets disponibles dans les neuf parcs nationaux et les 15 réserves fauniques de la SEPAQ où se pratique la pêche. «Les gens ayant un horaire plus flexible trouveront chaussure à leur pied, surtout s'ils acceptent de s'éloigner de Montréal. N'oubliez pas l'adage: plus c'est loin, plus c'est gros!» affirme Mme Ayotte.

Et en sacrifiant sur le confort, on peut facilement dénicher une place à la dernière minute. Des camps rustiques et des tentes prospecteurs sont encore disponibles pour les week-ends de mai et de juin dans la réserve faunique Rouge-Matawin, au nord de Tremblant. Il faut cependant apporter sa vaisselle, renoncer à la douche matinale et sortir au grand air pour aller aux toilettes. Mais qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour une belle truite?

Magasiner sa pourvoirie

Avis aux internautes: la Fédération des pourvoiries du Québec (FPQ) mettra en ligne sous peu un nouvel outil, le «planificateur de vacances», afin d'aider le pêcheur à trouver sa destination pêche. En inscrivant une liste de critères dans le système, tels que la date prévue de son séjour, l'espèce recherchée (doré, brochet, truite, etc.) et la région, le client voit sa demande acheminée directement aux pourvoiries concernées. Le client recevra par la suite des offres de services de la part des pourvoyeurs. À lui de choisir.

Pour une deuxième année, la FPQ organise son méga-tournoi de pêche, qui se déroulera jusqu'au 30 septembre dans les 350 pourvoiries de la province. Au total, il y a 21 prix à gagner dans plusieurs catégories. Des récompenses vont naturellement aux pêcheurs ayant attrapé les plus grosses prises, mais il y a aussi des prix de participation et des prix pour les enfants. Infos: www.letournoidepeche.com.