À moins de souffrir de vertige chronique, vous n'avez pas d'excuse pour ne pas essayer, ne serait-ce qu'une fois, l'escalade de glace. Et ça tombe bien, car un nombre croissant d'entreprises de plein air organisent des ateliers d'initiation un peu partout au Québec. Vous verrez, grimper une belle cascade de glace avec des crampons et des piolets n'est pas aussi extrême qu'on le pense.
«Ça a l'air extrême comme sport parce que les fabricants d'articles de plein air présentent des publicités où on voit toujours des grimpeurs dans des conditions extrêmes. Alors qu'en réalité, quand l'activité est encadrée, elle est très sécuritaire et demeure accessible à tout le monde. Mon plus vieux client avait 71 ans quand il a grimpé pour la première fois», explique Yan Loiselle Blanchard, propriétaire de Chinook Aventures, une entreprise montérégienne spécialisée dans le tourisme d'aventure.
Pour 95$ par personne, Chinook Aventures propose une journée complète d'initiation à l'escalade de glace. Tout est fourni, sauf les bottes. Vous devez en louer dans une boutique de plein air près de chez vous (entre 5$ et 10$ la journée).
Les destinations sont variées: Lanaudière (mont Barrière), les Laurentides (Shawbridge), la Mauricie (près de Shawinigan) ou Québec (chutes Montmorency). Tous des endroits où les cascades de glace se sont formées de façon naturelle. Il faut le préciser, car l'entreprise offre également la possibilité de grimper sur une cascade artificielle d'une quinzaine de mètres (en forme de tour) dans le parc Les Salines à Saint-Hyacinthe.
C'est d'ailleurs à Saint-Hyacinthe, par une magnifique journée ensoleillée, que j'ai eu la chance de grimper sous la supervision de Yan Loiselle Blanchard. Même si j'ai un peu le vertige, tout s'est bien passé. Je suis monté à une vingtaine de pieds. Mon réflexe était évidemment de forcer des bras lorsque je plantais mes piolets dans la glace. Je cherchais à me hisser avec mes bras, alors que le truc, pour ne pas trop se fatiguer, est de pousser avec les jambes.
Et pas de danger de chuter! Grâce à un harnais qui traverse un anneau au sommet de la tour, je suis relié à mon guide par une corde. Comme on dit dans le jargon d'escalade, je grimpe en moulinette, c'est-à-dire que je suis assuré par une autre personne qui reste au bas de la cascade. L'escalade sur les murs intérieurs (une autre belle façon, quoique complètement différente, de s'initier) se fait pratiquement toujours en moulinette.
Dilettante, je n'ai travaillé qu'une petite demi-heure sur la tour de Saint-Hyacinthe. Ce qui est peu, car une journée complète (en comptant entre autres le cours théorique) commence vers 9h et se termine vers 15h30. Repus, les initiés ont tous droit à un verre de porto et à du chocolat à la fin de la journée. Belle récompense!
D'autres entreprises, comme Plein d'Air à Granby, offrent elles aussi des journées d'initiation. Dans ce cas-ci, il faut être au minimum quatre et c'est 80$ par personne. Tout est fourni sauf les bottes. Patrick Laplante, proprio de Plein d'Air, vous propose deux endroits: la face sud-est du mont Shefford (entre Granby et Bromont), ou le mont Saint-Hilaire, près de Saint-Jean-sur-Richelieu.
L'entreprise montréalaise Les Karavaniers compte elle aussi dans son offre de produits des journées d'initiation à l'escalade en hiver. C'est 110$ par personne. Pour des groupes de trois à six personnes. On vous amène entre autres dans les Laurentides, dans la région de Portneuf (sur l'impressionnant site de Pont Rouge, où se tient tous les ans le Festiglace The North Face), de même que dans le Vermont, au lac Willoughby.
Selon leur exposition au soleil (bref, l'endroit où elles sont situées), les cascades de glace dans le sud du Québec demeurent habituellement praticables jusqu'à la fin mars. Il reste donc encore quelques belles semaines pour vous initier. Il est par ailleurs recommandé de ne jamais aller grimper avec «un chum qui en a déjà fait», mais bien avec une personne ou un organisme qui possède une assurance responsabilité et qui est reconnu par la Fédération québécoise de la montagne et de l'escalade (FQME) ou l'École nationale d'escalade du Québec (ENEQ).
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