Le nom des vélos libre-service londoniens n'est pas très séduisant: «Barclays Cycle Hire». En fait, les vélos portent le nom de l'institution bancaire qui a versé 25 millions de livres (39 millions CAN) pour baptiser les 6000 bicyclettes. Mais à Londres, tout le monde les surnomme plutôt les Boris Bike. En fait, les citoyens se moquent de leur maire, Boris Johnson, qui a fait preuve d'un peu trop d'enthousiasme lors de l'annonce du lancement des vélos libre-service.

Excitant, rouler à Londres sur un Boris Bike? Certes, mais pas si simple...

Premièrement, les voitures roulent ici à gauche, et non à droite comme en Amérique du Nord. Deuxièmement, les gigantesques autobus à impériale frôlent beaucoup trop les trottoirs, ce qui ne laisse aucune place aux cyclistes. Troisièmement, les pistes cyclables sont quasi inexistantes et la circulation dans le centre-ville est terrifiante.

Finalement, et c'est le point le plus important, le tout se déroule sans casque protecteur.

Essai sur route

Les rives de la Tamise sont un bon endroit pour faire l'essai des vélos. Ici, on peut espérer pédaler paisiblement.

Les stations de Boris Bikes sont nombreuses dans ce quartier. Comment faire pour en louer un? On sort sa carte de crédit et, en moins de deux minutes, on se retrouve en possession du fameux vélo.

Une fois sur la route, les premières secondes se déroulent bien. Et puis, la première minute arrive... La circulation est dense et il n'y a pas de voie réservée aux vélos. Le Boris Bike se retrouve tout à coup à rouler honteusement sur le trottoir et parmi les touristes. Arrivé à l'abbaye de Westminster, il est possible de faire demi-tour, car, heureusement, dans ce sens, il y a enfin une piste cyclable. Mais elle ne mesure que 650 m...

C'en est assez! Vite un point d'ancrage vide pour rendre le Boris Bike. L'essai fut bref, et intense. Les vélos londoniens sont des copies des Bixi. Les bornes sont identiques et la liste des conditions d'utilisation - lecture pour les cyclistes zélés - est interminable dans les deux villes.

Le tarif de base est plus avantageux dans la capitale anglaise. Pour 24 heures, le prix de base est d'une livre (1,66$) à Londres, comparativement à 5$, à Montréal. Dans les deux villes, les déplacements de moins de 30 minutes sont gratuits et les prix sont ensuite semblables pour le temps d'utilisation additionnel.

La Ville de Londres se félicite de l'implantation de son système de vélos libre-service: en 10 semaines, 1 million de déplacements en Boris Bikes ont été effectués. Pourtant, on ne les voit que très rarement dans les rues du centre-ville.

Parce qu'à Londres, le meilleur moyen d'apprécier les Boris Bikes, c'est de pédaler dans les grands parcs. À Hyde Park, on en croise un toutes les cinq secondes. Une habitude qu'on aurait bien aimé adopter un peu plus tôt...