Redonner vie aux grandes expéditions maritimes du passé, offrir une «boîte à bijoux» aux trésors de l'art asiatique... à Amsterdam, où affluent chaque année plus de 12 millions de touristes, les musées s'offrent un coup de jeune.

À l'entrée du Musée de la marine, aménagé dans un ancien entrepôt du 17ème siècle, des enfants surexcités et leurs parents font la queue pour revivre les grandes batailles maritimes grâce aux jeux informatiques et aux simulations électroniques.

«Notre but est de rendre tout le monde acteur de l'histoire avec des présentations innovantes et interactives», explique à l'AFP une porte-parole du musée, Kerstin Ruter.

Fermé au public depuis janvier 2007, le musée a rouvert en octobre 2011 après une rénovation qui aura coûté 75,5 millions d'euros.

Réplique grandeur nature du navire de la Compagnie des Indes orientales qui avait coulé à pic dans la mer du Nord lors de son premier voyage en 1749, l'«Amsterdam», toujours à l'ancre le long du bâtiment principal, est désormais concurrencé par le «Voyage en mer».

Grâce à cette nouvelle attraction, les visiteurs découvrent le célèbre amiral néerlandais Michiel de Ruyter (1607-1676), affrontent la haute mer et participent à une bataille contre des pirates grâce à une simulation virtuelle.

«C'est fou ici! L'interactivité est chouette, c'est comme dans la réalité et c'est pour ça que les enfants adorent», assure Sjaak Hella, 50 ans, venu avec ses deux fils, Léonard, 9 ans et Thimon, 7 ans.

De l'autre côté des canaux, sur la célèbre Place des musées, le Rijksmuseum, fermé depuis 2003, devrait rouvrir au printemps 2013. En 2002, il avait accueilli un million de visiteurs.

Le musée qui abrite le célèbre tableau La Ronde de nuit de Rembrandt avait besoin d'une rénovation ambitieuse: sa disposition, son design, sa muséographie n'avaient pas évolué depuis son ouverture en 1885.

Au fil des ans, l'espace dédié aux expositions avait rétréci comme peau de chagrin, mangé par les doubles plafonds, la climatisation, les cloisons et les bureaux.

Boîte à bijoux

Dans la cour se dresse désormais le Pavillon asiatique, un bâtiment ultra-moderne en verre et béton surnommé la «boîte à bijoux», qui accueille une collection de 365 objets d'art asiatiques dont les plus anciens datent de 2000 avant Jésus Christ.

Grâce à cette rénovation d'un montant total de 375 millions d'euros, «le musée est non seulement rénové, il est aussi réinventé», assure son directeur général Wim Pijbes.

Non loin de là, sur la même place, le Musée municipal d'Amsterdam, ouvert en 1895 et fermé pour travaux depuis 2003, s'est également offert un lifting complet: le hall d'entrée, tout neuf, ressemble désormais à une gigantesque baignoire blanche.

Le bâtiment, dont la rénovation coûte 120 millions d'euros, devrait rouvrir en automne et permettre aux 500 000 visiteurs attendus chaque année de redécouvrir des toiles de Henri Matisse, Jackson Pollock et Andy Warhol notamment.

«Nous avions besoin de répondre aux exigences du 21ème siècle», estime Ann Goldstein, la directrice du musée. «Nous avions besoin d'un espace où l'interaction avec le public, et sa satisfaction, ont été pensées».

La réouverture des musées d'Amsterdam va «marquer le début d'un nouveau Siècle d'or pour Amsterdam», a assuré récemment le maire de la ville Eberhard van der Laan dans un communiqué, en référence à l'ère prospère qu'avaient connue les Pays-Bas au 17ème siècle.