Au sud de l'Italie, non loin des côtes africaines, se trouve un archipel : Malte. Sa position stratégique en a fait un lieu convoité depuis des millénaires. Un lieu unique pétri d'histoire.

Qu'ils arrivent par air ou par mer, les visiteurs de Malte ont de quoi s'étonner. L'île apparaît comme un écrin au centre de la Méditerranée, entre la Sicile et l'Égypte. Des fortifications sculptent sa silhouette tandis que les constructions, toutes érigées avec la pierre locale couleur miel, donnent une vue d'ensemble harmonieuse, teintée d'un petit air suranné.

Malte est la plus visitée des sept îles de l'archipel de la république de Malte, l'un des plus petits pays du monde. Occupé à différentes périodes de son histoire par les Arabes, les Espagnols, les Français et les Britanniques, le pays a obtenu son indépendance en 1979. Il fait maintenant partie du Commonwealth et utilise l'euro comme monnaie. Le maltais et l'anglais sont les deux langues officielles, on y conduit à gauche et 97 % de la population est de religion catholique. Il y a quelques semaines encore, c'était le seul pays européen, hormis le Vatican, à ne pas reconnaître le divorce. La loi vient d'être modifiée, mais l'avortement et la crémation continuent d'y être interdits.

Malgré des dimensions modestes (27 km sur 16 km), l'île de Malte est densément peuplée. Ses 400 000 habitants sont répartis dans 53 villes et villages. La Valette, capitale du pays et le plus grand port naturel de la Méditerranée, a beaucoup de charme avec ses bastions, palais et jardins qui respirent la sérénité. Ici et là, des musiciens animent les rues pentues et les abords des monuments historiques.

Malte a été massacrée pendant la Seconde Guerre mondiale, mais certaines structures ont heureusement été épargnées. Comme la cathédrale Saint-Jean, qui fait l'orgueil de la ville. Les murs extérieurs, simples et classiques, ne laissent rien présager de l'extravagante opulence de l'intérieur. Sculptures, peintures et dorures recouvrent la presque totalité des murs et des plafonds. Quant au plancher, il est constitué de 400 dalles de marbre, décorées du blason des grands maîtres de l'Ordre de Saint-Jean. La cathédrale abrite aussi deux tableaux du Caravage, des chandeliers en argent massif, un autel en lapis lazuli, etc. Il y a tant de trésors qu'on pourrait y passer des jours entiers.

Les amateurs d'archéologie ne voudront certainement pas manquer les ruines des temples de Tarxien, qui datent d'au moins 3000 ans avant Jésus-Christ. Même s'il n'en reste que des structures éparses, elles témoignent d'une présence humaine millénaire. « Ces ruines sont plus vieilles que les pyramides d'Égypte », répétait notre guide.

Les chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean, qui ont habité l'île pendant au moins trois siècles, y ont aussi laissé leurs empreintes. La croix de Malte, dont les huit pointes indiquent les nationalités des chevaliers, en est un exemple.



Photo Andrée Lebel, La Presse

De jolies rues pentues ajoutent au charme de La Valette.

Mdina

À quelques kilomètres de La Valette, Mdina baigne dans un climat de mystère. Des jeux d'ombre dans les rues désertes et des chats alanguis devant les portes de nombreuses maisons ajoutent à cette atmosphère quelque peu irréelle.

Surnommée la ville silencieuse, l'ancienne capitale de la république a perdu une grande partie de ses habitants au XVIe siècle lorsque les chevaliers de Malte lui ont préféré La Valette pour établir leurs quartiers généraux. Toutefois, les aristocrates maltais qui possédaient de grands domaines agricoles ont continué de vivre dans les palais légués par leurs ancêtres.

Derrière les murs de Mdina, les somptueuses résidences sont bien conservées, tout comme les couvents, prieurés et cloîtres des communautés religieuses. Certains bâtiments sont devenus des musées qui révèlent des tranches de la vie d'autrefois à Mdina. On peut visiter entre autres le couvent des carmélites et son église attenante.

La principale attraction de la ville demeure cependant la cathédrale Saint-Paul. On peut y voir nombre de fresques représentant des épisodes de la vie de saint Paul, qui se serait arrêté pendant quelques mois à Mdina.

Photo Andrée Lebel, La Presse

Les rues de Mdina sont pleines de mystère.