Le maire de Rome Ignazio Marino a lancé lundi l'idée d'une fondation ouverte à des mécènes et chercheurs du monde entier pour piloter la restauration des monuments romains, arguant que le patrimoine de la Ville éternelle appartient «à toute l'humanité».

«Nous pensons créer une fondation qui pourrait prendre le nom de 'Amis de Rome' ou 'Héritage de Rome'», a expliqué M. Marino, devant un aréopage d'ambassadeurs dont ceux des États-Unis, de Grande-Bretagne, de France et d'Azerbaïdjan et un petit groupe de journalistes.

Rome possède un nombre énorme de sites archéologiques et «ne peut pas tout gérer toute seule», a relevé M. Marino, élu il y a un an à la tête de cette métropole de 5 millions d'habitants.

Il a présenté dans une série de petits films les projets jugés les plus importants et urgents pour un montant global de plus de 200 millions d'euros.

Parmi eux, le fameux Mausolée d'Auguste, construit il y a 2000 ans, dont la rénovation est chiffrée à 8 millions d'euros, mais aussi des sites inconnus du public comme le «Cryptoportique des bains de Trajan» (1,5 million de travaux nécessaires) ou la citerne des Sept Salles (6 millions).

Également cité, le Capitole, siège de la mairie de Rome, avec la rénovation de sa façade du Capitole et la place conçue par Michel-Ange.

«Ce patrimoine n'appartient pas seulement à Rome, mais à l'ensemble de l'humanité. La civilisation occidentale a débuté ici, les arts, la musique, les lois», a plaidé M. Marino.

Des mécènes commanditent déjà la restauration de sites célèbres: le chausseur Tod's avec 25 millions d'euros consacrés à un rajeunissement du Colisée, Fendi pour la Fontaine de Trévi, Bulgari pour la Place d'Espagne.

Mais M. Marino a souligné vouloir «faire tout cela de façon plus organisée».

Selon lui, «si les décisions étaient prises par la communauté internationale, le choix des projets à financer en priorité serait moins controversé que s'il était fait par la mairie».

Interrogé sur le risque de malversations après de récents scandales autour de l'Expo 2015 à Milan et du système de digues Moïse à Venise, M. Marino a souligné que la fondation permettrait justement de «ne pas confier l'argent aux administrations locales, mais à un conseil d'administration qui contrôlerait les dépenses».