La Grèce a décidé d'autoriser l'exploitation publicitaire de ses prestigieux vestiges et sites archéologiques, à commencer par l'Acropole, une initiative jugée sacrilège par les archéologues, a-t-on appris au ministère de la Culture.

Cette décision, prise alors que le pays surendetté tente de regonfler des caisses publiques vides, s'inscrit dans une série de dispositions visant à «faciliter» l'accès au patrimoine du pays, et à mieux assurer ainsi sa promotion, a-t-on affirmé au ministère.

Alloués à la Caisse des ressources archéologiques, les fonds ainsi levés doivent revenir aux sites pour leur surveillance et entretien.

L'exploitation à but commercial des antiquités et sites grecs relevait jusque-là de la seule compétence du Conseil central d'archéologie (KAS), très sourcilleux sur la sauvegarde du patrimoine.

Depuis des décennies, seuls quelques rares élus, dont la réalisatrice gréco-canadienne Nia Vardalos et l'Américain Francis Ford Coppola ont ainsi pu tourner sur l'Acropole, tandis que tournages ou photographies publicitaires étaient exclus.

Une circulaire ministérielle datant de fin décembre fixe désormais les règles du jeu, y compris pour la location des sites pour des manifestations, avec par exemple un forfait quotidien de 1600 euros pour un tournage professionnel sur l'Acropole.

Le ministère a toutefois souligné que cette exploitation restait soumise à une série de conditions, le pays soupçonnant les créanciers du pays, UE et FMI, de le pousser à brader ses richesses historiques et naturelles.

«Ils louent le Parthénon» s'indignait d'ailleurs le quotidien populaire de droite Elefthéros Typos mardi.