La visite de l'Acropole, des ruines antiques et des autres sites touristiques d'Athènes implique souvent de longues stations debout à l'extérieur, en plein soleil et dans la foule.

Après quelques jours de ce régime épuisant, la découverte de la discrète Sounion et de son cap majestueux est l'antidote rêvé. Les Athéniens eux-mêmes ne semblent pas s'y méprendre. La vie locale ne débute vraiment qu'à partir de 17h ou 18h chaque jour, et les routes qui traversent le port du Pirée menant à l'extérieur de la ville sont littéralement prises d'assaut. Le trajet en lui-même offre un condensé de ce qui nous attend sur place. Le panorama, dessin hybride entre mer et montagne, est à la fois incomparable et spectaculaire. La route, dramatiquement accidentée et sinueuse, réserve son lot d'émotions fortes. Une expérience hors du commun, pittoresque... et un peu casse-gueule.

Située à la frontière de la forêt attique, quelque part avant d'atteindre la ville de Lavrion, Sounion est le point de départ idéal d'une croisière dans les îles grecques, voire d'un road trip qui mènera les voyageurs intrépides jusqu'au détroit du Bosphore et aux portes de la Turquie en quelques heures. Pour recharger les batteries dans un décor idyllique - le village, minuscule, surplombe la mer Égée - ou simplement pour admirer le coucher de soleil, le lever de lune et le début de la nuit depuis le temple de Poséïdon, l'escapade est inoubliable.

Le cap

Les effets de la crise économique qui secoue le pays, pourtant si visibles dans la capitale, sont absents ici. Les habitants de la région vivent à leur rythme, entre pêche traditionnelle et tourisme international.

La légende raconte que le roi Égée, guettant le retour de son fils Thésée de l'île de Crète depuis le temple de Poséidon, se serait jeté du cap de Sounion dans la mer qui porte aujourd'hui son nom. Il croyait - à tort - que son fils avait perdu son combat contre le Minotaure. Ou peut-être ne savait-il simplement plus résister à pareille beauté? Aux dernières lueurs du jour, la vue y est absolument saisissante. Le ciel se couvre de teintes violacées, l'oeil se perd sur la ligne d'horizon et le relief découpé par les îles voisines semble prendre vie. On se surprend presque à vouloir, tel Égée, embrasser toute cette immensité bleutée...

L'ascension du cap nécessite un moyen de transport, bus ou voiture. Le dernier bus reliant Athènes redescend 30 minutes après le coucher du soleil. À partir du centre d'Athènes, donc, on se rend à Sounion en autocar - une dizaine de départs quotidiens. Il faut compter un peu plus de deux heures. C'est un compromis bon marché et efficace. Le passage coûte environ 8$ l'aller simple, et l'on paie à bord, en argent comptant, après être monté à la station Omonia ou à l'arrêt express situé à deux pas du parlement.

On peut y aller en taxi, à condition d'allonger une somme avoisinant les 100 euros, environ 140$. Louer une voiture est une option envisageable si l'on part en expédition pour plusieurs jours, sur la côte ou dans les îles.

Bien qu'une excursion à Sounion se fasse très bien en une seule journée, le groupe Grecotel y exploite depuis 2003 l'une de ses 20 propriétés disséminées aux quatre coins de la péninsule. Le luxe légèrement ostentatoire l'emporte sur le charme local, mais le confort et l'opulence des lieux valent le détour, de même que l'excellente cuisine bio que l'on y sert. La propriété de Sounion, en plus de cinq restaurants, un spa, un club sportif et une plage privée, compte des dizaines de villas dont les plus exclusives offrent calme et intimité au coeur d'un coin de paradis encore peu fréquenté.

Les frais d'hébergement de ce reportage ont été payés par Grecotel Cap Sounio Exclusive Resort et O & B Athens Boutique Hotel.