La Tour Eiffel rouvrira ses portes jeudi matin après deux jours de grève consécutifs, a annoncé la société d'exploitation du célèbre monument parisien.

La direction a évoqué mercredi soir la reprise progressive de l'exploitation de la Tour afin de permettre jeudi l'accueil des 25 à 30 000 visiteurs qui se pressent chaque jour à ses portes.

Le mouvement de grève a été déclenché mardi à l'appel de la CGT, syndicat majoritaire parmi les quelque 300 employés, pour défendre des revendications diverses portant sur les conditions de travail, les salaires, la sécurité...

Dans un communiqué, le syndicat a précisé mardi les points de conflit : «Dénonciation de la gestion actuelle des travaux, renforcement des moyens de sécurité, obtention de la part de la mairie de Paris d'une garantie de renégociation du programme contractuel d'investissement (ensemble des travaux à réaliser pendant les 10 ans de la concession et non réalisable en l'état)».

«La Tour Eiffel a la particularité de dépendre de ses moyens d'ascension», a expliqué la CGT. «En 2008, la rénovation de l'ascenseur Ouest fut décidée. Les travaux devaient durer 2 ans et coûtaient 18 millions d'euros. Après 5 ans, il est toujours indisponible (un nouveau report pour 2014 a été annoncé) et le montant des travaux avoisine désormais les 40 millions d'euros».

Du coup, selon lui, «les possibilités d'accueillir le public se réduisent, les files d'attente s'allongent, les visiteurs s'impatientent, les conditions de travail se dégradent».

La haute saison ayant commencé le 15 juin, avec des horaires élargis (jusqu'à 00H45), la «demoiselle de fer» accueille entre 25 000 et 30 000 personnes par jour, sept jours sur sept (sept millions par an). Elle est régulièrement présentée comme le monument payant le plus fréquenté au monde.

«En grève», «on strike», «in scorpio», «en huelga»: venus pour certains du bout du monde, les touristes se sont amusés mercredi à prendre la pose devant les affichettes signalant le mouvement qui paralyse depuis deux jours la Tour Eiffel.

«Je voulais aller là-haut, prendre ma femme dans mes bras et lui dire ''Jackie, je t'aime'' mais ça va, il y a tant de choses à voir à Paris», déclare David, un retraité venu de Floride avec sa nouvelle épouse.

Présentes déjà la veille, deux étudiantes australiennes, Emily Knowles et Jeanie Weir, 21 ans, dissimulent mal leur déception. «C'était notre grand projet de la journée», disent-elles, dépitées. Tant pis, elles iront se balader sur les Champs-Élysées.

Le précédent mouvement social ayant touché la plus fameuse création de Gustave Eiffel remonte à décembre 2010. Il avait aussi duré deux jours.

La Tour (324 mètres de haut avec ses antennes, cinq ascenseurs menant au premier étage, 1 665 marches) est gérée par une société d'économie mixte où la Ville de Paris est majoritaire à 60%.