Le Salon mondial du tourisme ouvre ses portes jeudi pour quatre jours à Paris avec l'espoir de franchir à nouveau le cap des 100 000 visiteurs et la ferme intention d'en pousser des milliers à la dépense malgré la crise qui comprime souvent les budgets vacances.

L'an dernier, le plus grand salon européen grand public du tourisme avait accueilli 106 000 visiteurs.

«Même si le marché est atone, on espère rester au-dessus des 100 000», dit à l'AFP Véronique Piguet-Lacroix, commissaire générale adjointe du salon.

Le salon ITB de Berlin, grand-messe pour les visiteurs professionnels, avait lui accueilli début mars 10 000 exposants et 170 000 visiteurs, dont 110 000 professionnels.

À cause de la crise, le panier moyen des dépenses au salon parisien pourrait certes baisser, «on l'a vécu il y a trois semaines au salon Mahana Lyon», relève Mme Piguet-Lacroix.

Mais «les Français protègent globalement leur budget vacances, c'est positif», dit-elle.

En 2012, 26,9% des visiteurs avaient acheté un séjour au salon parisien ou confirmé une option dans les deux semaines, contre 24,2% en 2011.

La 38e édition réunira 482 exposants: voyagistes, offices du tourisme étrangers et français, chaînes hôtelières, compagnies de croisières, distributeurs... avec des offres spéciales et des réductions souvent comprises entre 7 et 20%, soit «de bons prix d'appel», estime Mme Piguet-Lacroix.

Un espace spécial sera dédié aux «bons plans» en France et à l'étranger.

Pour un gros distributeur comme Carrefour Voyages, ce salon peut générer des ventes d'un million d'euros. Et Auchan n'est pas en reste. L'un comme l'autre avaient vu leurs recettes progresser l'an dernier, Porte de Versailles.

Ce rendez-vous constitue un bon observatoire pour les ventes de l'été.

La Tunisie, dont le tourisme, mis à genoux par le Printemps arabe, se relève peu à peu, se démènera pour reconquérir la clientèle française, qui constitue son premier vivier de touristes étrangers. «Les gens ont encore besoin d'être rassurés. Il ne faut souvent pas grand-chose pour qu'ils retournent en Tunisie», juge Mme Piguet-Lacroix.

Parmi les grands absents figurera l'Égypte, qui s'est décommandée il y a quelques semaines en raison de sa situation politique - et sans lien avec l'accident meurtrier de montgolfière survenu près de Louxor, souligne Mme Piguet-Lacroix.

Ni l'Allemagne ni les États-Unis ne seront représentés, ils évitent habituellement les salons grand public. Idem pour la Syrie, en guerre, ou encore l'Italie et la Grèce continentale, absentes pour raisons budgétaires.

«La bonne nouvelle est que les îles grecques ioniennes (Corfou...) et de la Mer Égée (Naxos, Paros, Santorini...) reviennent», estime Mme Piguet-Lacroix.

Cette destination plaît pour l'été, dit-elle, «tout comme l'Espagne», et on sent aussi «un vrai intérêt pour des destinations lointaines d'Asie comme le Vietnam, la Thaïlande, la Chine...»

Quant à la France, d'autant plus attractive que les budgets vacances se restreignent, elle sera très présente avec toutes sortes d'offres, en oenotourisme, agritourisme, tourisme responsable, thalasso, etc.

À un an du centenaire de la Grande Guerre (1914-18) sera inauguré pour la première fois un pavillon spécial consacré au «tourisme de mémoire», en lien avec des batailles militaires.

Un espace intitulé «Les Roues de l'aventure» proposera aussi de découvrir des destinations à vélo, scooter, segway...

Au programme également, des offres d'hébergements insolites (tipis, caravanes vintage...) et des ateliers pratiques organisés sur le salon: comment créer son blogue de voyages, réussir son tour du monde, gérer son stress en avion...