Arles, en Provence, est la porte d'entrée de la Camargue, dans le Sud de la France. En fait, Arles et la Camargue ne font qu'un et séduisent irrémédiablement.

JOUR 1

18h

Vue sur les Arènes

L'hôtel de l'Amphithéâtre, comme son nom l'indique, se trouve à quelques pas des arènes d'Arles. C'est une admirable maison de pierres du XVIIe siècle aux plafonds vertigineux, aménagée avec un raffinement extrême. Tout là-haut, sur le toit, on a ajouté une vaste chambre pourvue de neuf fenêtres. Par ici la belle vue! L'antique clocher du cloître Saint-Trophime se profile sur le ciel bas. Matin, midi et soir, son timbre grêle rythmera notre séjour.

20h

Gourmandise

L'Autruche, quel drôle de nom pour un resto! Qu'à cela ne tienne, on en dit beaucoup de bien, et avec raison. Dans une salle claire au décor dépouillé, il propose une carte aussi brève qu'alléchante. Retenons le foie gras poêlé et sa purée de coing, tranche de bonheur sur nuage de félicité.

JOUR 2

10h

Le bon riz de Camargue

Aujourd'hui samedi, c'est jour de marché. Celui d'Arles, l'un des plus grands de Provence, prend possession des boulevards qui ceignent la vieille ville. Sur plus de 2 km, c'est une orgie de couleurs, d'odeurs et de sons dont on ne se lasse pas.

Tout près du manège où tournent doucement les chevaux de bois, parmi les éventaires de produits biologiques, se trouve celui de Robert Bon. Ce retraité hyperactif, fondateur et animateur d'un chouette musée du riz non loin d'Arles, est le meilleur ambassadeur ce cette culture emblématique de la Camargue.

L'oeil pétillant et le sourire gouailleur derrière sa moustache en guidon de bicyclette, il fait goûter à qui le veut son riz complet, garni de deux beaux filets d'anchois au vinaigre. Tout en bonimentant sans relâche, il vous offrira aussi une «banderille» d'olives et de jambon cru, et il lèvera les yeux au ciel si vous refusez un petit verre de blanc: «Oh, il est midi!»

www.museeduriz.fr

Midi

Arles antique

Tandis que les forains remballent leur marchandise, poussons une pointe au musée de l'Arles antique. C'est l'occasion d'approfondir un peu le savoir acquis au contact d'Astérix, et de se laisser toucher par ces oeuvres d'art d'un raffinement absolu. Rien que les mosaïques... ah! On les veut en puzzle! À ne pas manquer, présentée jusqu'au 6 mai 2012, la collection des dessins de l'architecte Jean-Claude Golvin, spécialisé dans la reconstitution graphique de villes et de monuments anciens.

www.arles-antique.cg13.fr

14h

Maison provençale

Dans la toute petite rue Vernon, qui s'ouvre discrètement sur la rue des Arènes, l'antiquaire Dervieux occupe depuis 1884 le rez-de-chaussée d'une vénérable maison. Aux étages, des trésors meublent les vastes pièces que l'adorable Mme Dervieux elle-même nous fait visiter, avec une gentillesse toute provençale. Robes arlésiennes traditionnelles, broderies d'une finesse inouïe, jouets anciens, lourds meubles de noyer, cette collection incomparable est ouverte à qui veut la voir. Mme Dervieux, aussi passionnée que passionnante, vous livrera tous ses secrets.

www.dervieux.com

18h30

Coucher de soleil

La terrasse de l'hôtel Calendal offre une vue plongeante sur les ruines du théâtre antique, lesquelles se parent d'or et de vermeil sous les rayons du jour finissant. Un verre de rosé, un journal, un petit plat de picholines... Que voulez-vous de plus?

www.lecalendal.com

20h

Délices

Rue des Cochonnets, Le Picholin ouvre sa vieille petite porte rouge sur une étroite salle tapissée de bouteilles: c'est un restaurant, mais aussi un marchand de vins. Justement, il y a là Jean-Philippe Lefebvre, l'un des fondateurs de l'agence québécoise Rézin, attablé avec un complice, signe que nous sommes à bonne enseigne! De fait, en entrée, la cervelle d'agneau en persillade est une pièce d'anthologie, si délicieuse et si copieuse qu'on pourrait s'en contenter pour tout repas, avec ce verre de bon vin d'Ardèche.

JOUR 3

10h

Flâner

Étrangement, le défi, dans cette ville pourtant petite, consiste à s'orienter: toutes les rues semblent revenir malicieusement sur elles-mêmes dès qu'on a le dos tourné.

Mais peu importe puisque, entre les arènes, le vieux cloître de Saint-Trophime et ses admirables colonnes sculptées, le portail miraculeusement préservé de la cathédrale et les poignantes ruines du théâtre, il y a tant à voir!

C'est sans parler du charme du quartier de La Roquette, où vivaient autrefois mariniers et portefaix, et où se sont sédentarisés quelques gitans. Gentilles boutiques, maisons modestes, cafés sympas, ribambelles d'enfants qui jouent sur une petite place toute coquette...

Nos pas nous portent ensuite le long du Rhône, où le mistral agite quelques jolies barques colorées. Tiens, voilà le musée Réattu, qui loge dans un magnifique hôtel médiéval. Vous n'êtes pas fana d'art moderne? Pas grave, entrez tout de même. Ce serait bien le diable que la curiosité ne vous pousse pas dans ces salles où l'on ose à peine marcher sur les moquettes, conçues par Christian Lacroix - une splendeur! Aux murs, on met en perspective l'ancien et le moderne avec audace et habileté. À ne pas manquer, la formidable collection de dessins de Picasso, et la salle rouge et noir sur la tauromachie.

Midi

Un tour dans l'arrière-pays

Arles, la plus vaste commune de France, s'étend jusqu'à la Méditerranée. De la ville jusqu'à la Digue-à-la-mer, en passant par Salin-de-Giraud et le long du vaste étang du Vaccarès, on peut voir des flamants roses, des rizières, des montagnes de sel et des paysages de Van Gogh en trois dimensions. Même pas besoin de drogue.