L'année 2011 s'annonce exceptionnelle pour l'hôtellerie tant en termes de taux d'occupation que de rentabilité notamment pour Paris et la Côte d'Azur grâce au printemps arabe qui a profité à la destination France, selon l'étude annuelle du cabinet KPMG publiée lundi.

«2011 va être une très bonne année avec un niveau de fréquentation qui ressemblera à l'année 2008 d'avant la crise des prêts à haut risque», a déclaré à la presse Stéphane Botz, responsable du département tourisme-hôtellerie de KPMG.

Le taux d'occupation des hôtels était fin août de 68,2% toutes catégories confondues contre 64,8% fin août 2010, année de «reprise difficile».

«Conséquence du printemps arabe, la clientèle française et européenne a recherché les destinations sûres comme les Canaries, la Croatie, la France et cela s'est tout de suite ressenti en terme de taux d'occupation», a-t-il ajouté.

Les établissements de luxe ont tiré cette croissance (+4,3 points à 73,4%) grâce notamment au retour de la clientèle étrangère. L'hôtellerie économique affiche une bonne santé (+5 points à 68,1%) profitant d'une hausse du tourisme d'affaires.

Mais l'attractivité de la France «est à double vitesse», a nuancé M. Botz selon lequel Paris, la Côte d'Azur et quelques métropoles régionales en ressortent plus renforcés que les autres.

Côté rentabilité, 2011 s'annonce comme une année «record». Le revenu par chambre disponible (RevPar, principal indicateur de rentabilité de l'hôtellerie) a bondi fin août de 18,7% dans l'hôtellerie 4 étoiles, +13,7% dans le segment deux étoiles, +10,5% pour les trois étoiles et +6,2% pour les 0/1 étoile.

Outre les taux d'occupation, cela s'explique par le maintien des prix moyens en raison «d'un simple un effet mécanique, les hôtels ayant arrêté les promotions» de l'an dernier, a poursuivi M. Botz.

Pour 2012, KPMG est prudent. «L'année sera peut-être moins florissante qu'on pourrait le penser malgré les JO de Londres qui ne profiteront pas de toute façon à l'ensemble des destinations France», a-t-il expliqué relevant aussi l'absence de rendez-vous forts comme en 2011 à Paris avec le salon du Bourget ou Batimat.

Il a enfin qualifié de «très belles» les dernières transactions hôtelières qui concernent surtout Paris, devenue leader en terme de prix payé par chambre, devant Londres. «La demande est plus forte que l'offre, et les investisseurs qui ont fait le dos rond pendant deux ans sont prêts à le faire malgré les tensions autour de la Bourse».