Les Québécois sont nombreux à visiter Paris. Et à y retourner. Encore et encore. La capitale française ne manque pas d'attraits, et certains se cachent dans l'ombre des plus connus. Nous vous proposons une demi-douzaine de balades pour voir quelques-uns des nombreux visages de Paris, une fois que vous aurez vu et revu la tour Eiffel, les Champs-Élysées et le Louvre.

Le Paris souterrain... en bateau

Une visite à Paris est souvent synonyme de croisière sur la Seine. Mais saviez-vous que vous pouviez aussi passer par les eaux souterraines du canal Saint-Martin?

La balade de 2h30 et 4,5 km commence sous la voûte de la place de la Bastille, où une animation multimédia relate l'histoire du canal, dont Napoléon a ordonné la construction pour alimenter en eau potable les Parisiens.

Une fois à l'extérieur, on passe par quatre doubles écluses, deux ponts tournants, et devant le célèbre Hôtel du Nord. Sous les ponts, se trouvent aussi beaucoup de réfugiés afghans, qui y ont érigé des camps de fortune.

Le parcours se termine dans le bassin de la Villette, dans le 19e arrondissement. Il y a un cinéma, des jardins, des ateliers de théâtre et des spectacles, mais surtout un parc bondé de familles et de jeunes quand il fait beau, en plus des cyclistes et des gens qui font leur jogging le long du canal. Un lieu méconnu dans un quartier à découvrir.

Photo: Émilie Côté/ Photomontage La Presse

Pourquoi ne pas visiter Paris, sous la terre...

Vélo et pause macarons 



Départ au célèbre salon de thé Angelina, qui fait face au jardin des Tuileries, sous les arcades de la rue de Rivoli. On peut y boire un café ou un chocolat chaud (spécialité de la maison), accompagné de macarons, d'un mille-feuille ou d'un Mont-Blanc. Le plus difficile est de faire un choix.

Fondé en 1903 par le confiseur autrichien Antoine Rumpelmayer, le salon de thé Angelina a été un lieu fréquenté par l'aristocratie parisienne. Coco Chanel et d'autres grands couturiers français y ont discuté de leur art. Proust y avait aussi ses habitudes.

Prenez ensuite un Véllib' (l'équivalent parisien du Bixi) ou payez-vous une balade en Cyclobulle, tiré par un guide.

Amorcez votre promenade à la place de la Concorde pour ensuite longer la Seine en passant devant le musée d'Orsay, le Pont-Neuf, la place de l'Hôtel-de-Ville, et le Louvre, jusqu'à la place de l'Opéra.

Vous pouvez aussi flâner dans les îles Saint-Louis et de la Cité. Prendre un sorbet au célèbre glacier Berthillon. Voir ou revoir la cathédrale Notre-Dame de Paris. Passer devant la maison de Camille Claudel.

Vous êtes aussi à quelques encablures du Marais. Vous pourriez aller à la place des Vosges ou faire les boutiques branchées de la rue des Rosiers.

Pour le repas du soir, je vous suggère l'un des restaurants du chef William Ledeuil. Dans la rue des Grands-Augustins, il a ouvert Ze Kitchen Galerie, puis, à 150 m de là, le Kitchen Galerie Bis (KGB), où on propose une cuisine fusion France-Asie du Sud-Est. Pour digérer, pourquoi pas une petite balade pour aller voir les ponts illuminés de la Seine.

Photo: Émilie Côté/ Photomontage La Presse

Manger dans un bateau-phare...



Envie de faire la fête ou de manger sur la Seine? C'est possible, à bord d'un bateau-phare au décor à la fois authentique et très design.

Le Batofar est un restaurant, un bar et une salle de spectacles. On y sert une cuisine inventive, avec des produits du terroir de style rôtisserie: épaule d'agneau, aligot, ail caramélisé, poulet fermier aux herbes...

On peut manger dans le bateau ou sur le pont. Pour la petite histoire, il s'agit d'un ancien bateau-feu, qui a été amarré sur les côtes irlandaises entre 1957 et 1975.

Le Batofar est situé dans le 13e arrondissement, un quartier que l'on associe de plus en plus au design et à la mode. Il y a notamment la bibliothèque François-Mitterrand, dont l'architecture est impressionnante: quatre tours en forme de livres ouverts se dressent autour d'un socle qui abrite un jardin surprenant.

...ou dans une cantine de quartier

Vous préférez manger dans un petit restaurant de quartier, au décor intime et chaleureux? Bonne bouffe, bonne ambiance? Je vous propose La Laiterie Sainte-Clotilde, une «néo-cantine» cachée rue de Bellechasse, dans le 7e arrondissement. J'y ai mangé du gravlax et de la lotte aux câpres: frais et délicieux. C'est le restaurant idéal pour se fondre dans une foule un peu bobo. Et avoir l'impression d'être aussi un «vrai» Parisien... le temps d'un repas!

Le Musée de la vie romantique



Les grands musées comme Le Louvre font de l'ombre aux musées municipaux qui appartiennent à la mairie de Paris. C'est le cas du Musée de la vie romantique, dans le 9e arrondissement.

Le musée est l'ancienne maison du peintre Ary Scheffer, un artiste d'origine hollandaise arrivé à Paris en 1811. Au bout de l'allée qui mène à sa propriété, Ary Scheffer a fait construire deux ateliers à verrière. De grands artistes comme George Sand, Eugène Delacroix et Frédéric Chopin ont fréquenté l'endroit.

Le musée consacre ces jours-ci une exposition au Génie romantique russe à l'époque de Gogol et Pouchkine - Trésors de la Galerie Tretiakov, Moscou. Peu importe l'exposition à l'affiche, ce musée vaut le détour. Après votre visite, les belles journées, vous pouvez prendre un thé dans le jardin.

Photo: Émilie Côté, Photomontage La Presse

Le batofar sert une cuisine inventive sur la Seine.

Le vignoble de Montmartre



Montmartre, c'est la Basilique du Sacré-Coeur, la place des Abbesses et le carrousel du film Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, mais c'est aussi un charmant musée dont le terrain est adjacent au secret le mieux gardé de Montmartre, un petit vignoble bucolique situé en plein coeur de la ville.

Blotti entre deux jardins, le Musée de Montmartre, rue Courtot, est intime et chaleureux. À l'origine, au XVIIe siècle, c'était la maison d'un acteur de la troupe de Molière. Une résidence secondaire, car, à l'époque, Montmartre était bien loin du centre de Paris.

Plus tard, des artistes comme Auguste Renoir et Émile Bernard y ont installé leur atelier, puis Suzanne Valadon, son amant André Utter, et son fils Maurice Utrillo. Le musée relate l'histoire artistique de Montmartre, de Toulouse-Lautrec et de l'avènement du Moulin Rouge à l'époque de la bohème.

Vous devez aussi allez voir le Clos Montmartre, un charmant petit vignoble situé derrière le musée. On y produit 1500 bouteilles de vin par année, vendues pour aider des organismes du 18e arrondissement. Les vendanges, qui ont lieu le premier dimanche d'octobre, sont toujours l'occasion d'une grande fête populaire. Visites et dégustations sur réservations.

Tant qu'à être dans le coin, vous pouvez passer par la rue Lepic, devant le Moulin de la Galette, peint par Vincent van Gogh, Auguste Renoir, Henri de Toulouse-Lautrec et Pablo Picasso.

La butte regorge de restaurants. La terrasse de l'hôtel Terrass (le seul hôtel quatre étoiles de Montmartre) offre une vue magnifique sur Paris. Le restaurant, le Diapason, sert une cuisine française de grande qualité dans un décor moderne. Au menu: foie gras avec sauce à la rhubarbe, pétoncles et risotto.

PARIS AU FIL DES MOIS

L'Office du tourisme et des congrès de Paris a associé chaque mois de l'année à une thématique. Avis aux intéressés.

Janvier - Soldes by Paris

Février - Paris romantique

Mars - Paris bien-être

Avril - Paris, destination touristique durable

Mai - Paris aime le sport

Juin - Paris en musique

Juillet - Paris plein air

Août - Paris plages

Septembre - Paris patrimoine

Octobre - Paris, muse des arts

Novembre - Paris gourmand

Décembre - Paris, des lumières dans la ville

Le tourisme parisien contre la crise économique

Que ce soit dans les bulletins télévisés, les journaux ou dans les restaurants, les Parisiens parlent beaucoup de la crise économique qui secoue la France. Paris, capitale mondiale du tourisme, a attiré 28 millions de visiteurs l'an dernier. Mais 2009 a «été placée sous le signe de la crise économique mondiale», dit l'Office du tourisme et des congrès de Paris. C'est loin d'être catastrophique: le nombre total de nuitées hôtelières a baissé de 3,4% en 2009, retrouvant les résultats de 2006, année de bonne fréquentation si l'on fait fi de l'année exceptionnelle de 2007. Pour les Canadiens, c'est une bonne période pour visiter l'Europe. Le dollar canadien fait bonne figure devant l'euro. Dans les chaînes de magasins comme Gap ou H&M, on peut même gagner au change en payant avec des euros.

Photo: Émilie Côté/Photomontage La Presse

Le vignoble de Montmartre