Des voyageurs de partout dans le monde qui socialisent en sirotant une bière ou en grignotant une bouchée: en soi, la scène aurait pu être croquée dans n'importe quelle auberge de jeunesse. Sauf qu'ici, les protagonistes semblent accrochés au ciel. Et plus bas, beaucoup plus bas, la vue sur les vagues turquoise qui déferlent sur la plage est vertigineuse.

Nous sommes à San Sebastian, dans le Pays basque espagnol, sur la terrasse de la plus récente auberge de jeunesse de la ville. Perchée à 200 m d'altitude sur les flancs du mont Ulia, celle-ci est loin d'être banale.

Ouverte en juillet 2009, l'Albergue juvenil Ulia offre l'atmosphère d'un gîte de montage à quelques pas de la ville. La vue sur la sympathique petite cité basque, ses toits de terracotta et ses plages, est sans contredit le grand atout de l'endroit. Et question de bien en profiter, l'auberge offre un petit salon et un restaurant-bar entièrement vitrés.

Un réseau de sentiers de randonnée rayonne de l'auberge, dont un qui permet d'accéder au célèbre chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le gîte accueille donc son lot de randonneurs, mais on y trouve aussi la faune typique des auberges de jeunesse.

L'Albergue juvenil Ulia se targue aussi d'être la première auberge du Pays basque certifiée «verte» par l'organisme européen Ecolabel. Des panneaux solaires, bien visibles sur le toit, fournissent une partie de l'électricité. Le recyclage est aussi à l'honneur.

On séjourne ici dans des petits bungalows pouvant abriter de quatre à six personnes. En haute saison, les moins de 29 ans paieront 17,60 euros la nuit (24$), contre 20,70 euros (28,32$) pour les autres.

Ici, le décor de rêve et la vue unique ont cependant leurs revers: un accès plus difficile. À l'écart du réseau de transports en commun, l'auberge se gagne soit par une série de marches abruptes à partir de la plage de surf de San Sebastian, la Zurriola (comptez une vingtaine de minutes et une bonne dose de sueur), soit par une route en lacets de plusieurs kilomètres.

Si vous êtes venus à San Sebastian en voiture, vous pourrez l'utiliser pour descendre en ville et vous hisser chaque soir jusqu'à votre logis - à condition de savoir résister au cidre et au vino tinto qu'on sert copieusement en bas.

Sans bagages, les marches peuvent aussi représenter une belle façon de brûler une partie des calories que vous ingurgiterez immanquablement dans les bars à pintxos (les tapas basques) de la ville. Sachez cependant qu'entreprendre le trajet avec un sac trop chargé ou une valise à roulettes risque de rapidement se transformer en chemin de croix.

Reste le taxi. Une course vers le centre vous reviendra à environ une quinzaine d'euros. Rien pour crever votre budget si vous partagez les frais avec vos cochambreurs. La route menant vers l'auberge résonne d'ailleurs souvent des cris de joyeux drilles revenant de faire la fiesta en taxi.

En bref: une auberge qui offre une vue et un cadre vraiment unique, mais dont les charmes doivent se gagner. Une option qui risque de plaire à ceux qui sont prêts à troquer un peu de proximité et d'aspect pratique contre quelque chose de différent.