La municipalité de Barcelone, pour en finir avec les tenues dénudées, punira désormais d'amendes allant jusqu'à 500 euros (environ 700 dollars canadiens) ceux qui se promènent en ville en maillot de bain ainsi que les nudistes qui s'aventurent hors des plages réservées.

Le conseil municipal a voté vendredi un texte interdisant de se promener «nu ou presque nu dans les espaces publics» et limitant le port du maillot de bain aux piscines, aux plages, aux rues voisines et aux promenades longeant la mer.

Les cas de nudité, très rares dans la ville, seront passibles de 300 à 500 euros d'amende (environ 425 et 700 dollars canadiens). Ceux qui s'afficheront en maillot de bain, beaucoup plus nombreux en période estivale, s'exposeront à payer entre 120 et 300 euros (environ 170 et 425 dollars canadiens).

La municipalité de la capitale catalane, dont le port et la plage avoisinent le coeur touristique de la Vieille ville, avait déjà sans succès apposé des pancartes illustrées dans l'espoir de dissuader le port du maillot en ville.

Cette fois, les contrevenants recevront un avertissement, «puis seront sanctionnés s'ils persistent», explique la conseillère municipale chargée de la sécurité, Assumpta Escarp.

La municipalité, ajoute-t-elle, espère ainsi «garantir la cohabitation entre citoyens dans les espaces publics» mais se défend de vouloir «imposer aux gens la façon dont ils doivent s'habiller».

Si dans les quartiers touristiques certains commerçants applaudissent, les défenseurs du nudisme crient au scandale.

«Il s'agit d'une interdiction qui passe au-dessus de lois ayant dépénalisé la nudité il y a 22 ans», assure Jacit Ribas i Deix, président de l'Association pour la défense du droit à la nudité, qui s'est fait connaître à Barcelone en se promenant nu en vélo ou à pied.

«Il y avait beaucoup de permissivité et il sera mieux pour tout le monde que cela soit réglementé», estimait au contraire Egidio Pagliotta, 68 ans, vendeur de glaces artisanales dans le quartier de la cathédrale.

Rajich Monarni, un Indien de 38 ans qui vend des chemises en plein coeur du Quartier gothique, se réjouit lui aussi. «Ils n'entraient pas dans le magasin torse nu. Mais ils sont de plus en plus nombreux dans les rues. J'approuve le fait qu'ils puissent être verbalisés».