Quand on pense à la Catalogne et à la gastronomie, on pense, évidemment, à Ferran Adrià, le maître de la cuisine moléculaire qui influence la cuisine dans le monde entier. Et Barcelone, qui est à deux heures de voiture de son restaurant elBulli, a beaucoup profité des retombées de cette prestigieuse adresse qui a rehaussé les exigences des gastronomes et essaimé ses anciens cuisiniers dans la ville. Parcours gourmand dans une des villes chouchous du moment.

Jour 1

8h

Pour commencer la visite avec un appétit bien aiguisé, pourquoi ne pas faire du jogging ou de la marche le long de la Méditerranée? C'est possible sur une piste située entre la statue de Christophe Colomb, au pied des Ramblas, et le Port Olimpico. On traverse la Barcelonetta. On respire l'air marin.

9h30

Petit-déjeuner copieux au Mandarin Oriental sur le Passeig de Gràcia. L'hôtel, dont le décor spectaculaire est signé Patricia Urquiola, offre un petit-déjeuner à 38 euros par personne, de 7h30 à 11h. Cher? Peut-être, mais difficile de trouver buffet plus spectaculaire dans un lieu aussi joli. Charcuteries, oeufs cuisinés, fruits frais, viennoiseries ... Pour goûter à petite échelle au grand luxe de cet établissement qui compte aussi Moments, un des restaurants de la grande Carme Ruscalleda. (Au buffet, on peut préparer soi-même un grand classique catalan: le pa amb tomàquet, ce pain grillé frotté à l'ail et à la tomate, salé et arrosé à l'huile d'olive.)

11h30

Tant qu'à être déjà sur le Passeig de Gràcia, visite des immeubles d'Antonì Gaudì ou alors, shopping dans un des nombreux commerces en commençant par le département cuisine de chez Vinçon. Dans cette immense boutique, on trouve de tout: des lampes aux paniers à lessive, en passant par les fauteuils et les sacs d'école. Seul point en commun de tous ces objets: leur design remarquable. Dans la magnifique section consacrée aux arts de la table, on trouve, notamment, les kits Textura, conçus par Albert et Ferran Adrià, pour tenter l'expérience de la cuisine moléculaire à la maison.

Photo: Marie-CLaude Lortie, La Presse

Buffet Mandarin Oriental.

14h30

C'est l'heure du lunch! En Espagne on mange tard. Pour amortir le prix du petit-déjeuner, on opte pour un sandwich chez Viena, celui des Ramblas. À commander absolument: la flûte au jambon ibérique, ou flauta d'ibéric. Pain craquant mais aussi, étrangement, presque fondant. Jambon séché de la meilleure qualité, tout simplement divin. Ce n'est pas le sandwich le moins cher sur le menu, mais le rapport qualité-prix est incroyable. Mark Bittman, célèbre journaliste du New York Times, a déjà dit de ce sandwich qu'il était le meilleur qu'il ait jamais mangé.

16h

Pour le dessert, virée sucrée chez Bubo, une pâtisserie du quartier Born, à une quinzaine de minutes à pied de Viena. On arrête à la cathédrale de Barcelone en chemin, si on y tient.

17h

Le shopping gourmand continue dans le quartier chez Papabubble, fabricant de bonbons artisanal. On peut rester sur place à contempler les ouvriers qui préparent les sucreries multicolores pendant de longues minutes. À ne pas manquer: les mini-coussins de sucre au fruit de la passion. Aussi, arrêt chez Vila Viniteca, qui est composé de deux commerces: une adresse vin remplie des meilleures bouteilles espagnoles et, de l'autre côté de la rue, une épicerie, où on retrouve toutes sortes de produits fins régionaux.

20h

Apéro au Bar Lobo dans Raval. Les amoureux de meubles vintage ou de design contemporain peuvent tout de suite avant aller jeter un coup d'oeil à la boutique Against (rue Notariat), pas loin de là, ou chez Room Service (rue Àngels).

Photo: Marie-Claude Lortie, La Presse

Tapas asiatiques chez Dos Palillos.

22h

Souper chez Dos Palillos, dans l'hôtel Camper, restaurant de tapas asiatiques ouvert par un ancien de chez elBulli, Albert Raurich. On demande à être assis au comptoir, dans le restaurant (pas au bar adjacent). Suite de petits plats très précis d'inspiration asiatique. Savoureux. Et intéressant de regarder les cuisiniers travailler.

Jour 2

8h

Petit-déjeuner au Pinotxo, au marché de la Boqueria. Il faut y aller tôt, avant que le comptoir ne soit envahi par les (autres) touristes et pour pouvoir être assis. On commande une viennoiserie typique appelée xuixo (prononcé tchoutcho) ou une omelette et une orange pressée. Ensuite, visite du marché où on trouve une variété spectaculaire de produits frais. Ne pas manquer les marchands de fruits et légumes, dans le fond, sur le côté droit, un peu hors circuit, qui proposent des produits réellement régionaux, comme le raisin moscatel, parfois un peu jaune, parfois un peu taché, mais tellement, tellement sucré et parfumé.

11h

Pause culture et visite du musée d'art contemporain de Barcelone (MACBA). Créé par l'architecte Richard Meier, ce colosse tout blanc est inspirant, audacieux et parfaitement intégré dans le quartier Raval. Si on a un petit creux en sortant, on peut s'arrêter pour prendre une viennoiserie ou un morceau de pain non loin, chez Barcelonareykjavik (rue del Doctor Dou), une ancienne boulangerie conservée dans son style original, mais aujourd'hui bio et exploitée par des jeunes soucieux de transmettre les traditions en les adaptant au monde moderne.

Photo: Marie-Claude Lortie, La Presse

Marché de la Boquería.

Midi

Flânerie dans le quartier Raval, rempli de petites boutiques indépendantes allumées. L'hôtel Camper - oui, comme la marque de chaussures - vaut aussi un petit coup d'oeil.

14h

Lunch au marché Santa Caterina, au restaurant Cuines de Santa Caterina, un immense espace tout ouvert où on prépare les repas en s'approvisionnant directement dans les étals du marché adjacent. Cuisine espagnole typique, préparée de façon soignée. Mur d'herbes au fond du restaurant. Ce restaurant a l'avantage d'être ouvert les lundis et les dimanches.

16h

Siesta?

18h

Pause chocolat ou dessert chez le pâtissier Oriol Balaguer, un autre ancien d'elBulli. Un incontournable pour les amateurs de sucre. Sa boutique est un peu en dehors des circuits touristiques habituels, ce qui permet de jeter un coup d'oeil à la Barcelone chic des Barcelonais.

21h

Souper chez Tapaç24, une des adresses du chef Carles Abellan, un autre qui a lancé sa carrière en travaillant 15 ans chez ... elBulli. Tapaç24 n'accepte pas les réservations, on y est empilé comme des sardines et on doit attendre avant de s'asseoir. Mais l'expérience en vaut la peine. Le menu est écrit sur un tableau noir et change tous les jours: sardines et anchois en escabèche, boeuf au chimichurri, mini-seiches dans leur encre, mousse au chocolat à l'huile d'olive ... On reste dans les classiques, mais avec une touche de créativité et beaucoup de précision dans la cuisine. Comme certains plats sont plus spectaculaires que les autres, on en essaie de toutes les sortes.

Les frais d'hébergements de ce voyage ont été payés par le Mandarin Oriental.

Photo: Marie-Claude Lortie

La casa Batllo de Gaudi.