La récession économique qui frappe l'Espagne affecte aussi la tradition taurine, les municipalités en mal de fonds organisant beaucoup moins de fêtes que l'année précédente, selon des chiffres fournis mardi par la région de Madrid.

Début août, «la région de Madrid a délivré des autorisations pour 401 fêtes taurines dans 57 villes de la région, ce qui représente 20% de moins qu'en 2008, quand il y avait 477 demandes au 31 juillet», selon la région.«La crise économique est la principale cause de cette baisse», poursuit l'autorité dans un communiqué, qui rappelle que la saison des fêtes patronales bat son plein en août et septembre, les villes organisant des festivals taurins pour célébrer leur saint patron.

Après une quinzaine d'années de forte croissance, l'Espagne est entrée en 2008 dans une récession économique, causée notamment par l'éclatement de la bulle immobilière et la crise financière.

Plusieurs municipalités près de Madrid ont annulé ou réduit leurs fêtes taurines estivales, à l'instar de Pinto, petite ville de la région, connue pour être le fief du champion cycliste Alberto Contador.

«Le programme des fêtes (du 9 au 15 août) a été élaboré en harmonie avec le plan d'assainissement économique par le biais duquel l'équipe dirigeante veut améliorer les comptes municipaux», a annoncé la mairie. «Il a été décidé de supprimer temporairement les spectacles taurins.»

Selon le quotidien El Pais de mardi, la décision de la mairie d'annuler les courses de taureaux et les corridas a soulevé l'indignation des aficionados. Oeufs, tomates et bière ont souillé la façade de la mairie, où Alberto Contador a célébré le 27 juillet sa victoire dans le Tour de France 2009.

Le coût d'un festival taurin est très variable, selon le président de l'association des éleveurs de taureaux de combat, Eduardo Martin Peñato, cité dans El Pais. Il peut aller de 12.000 euros pour les plus modestes à 180.000 pour la fameuse San Isidro des Ventas de Madrid.

Les organisations anti-taurines se réjouissent de cette baisse. «Bienvenue à la crise!» s'est ainsi félicitée Silvia Barquero, vice-présidente du parti anti-taurin Pacma.