La première chose qu'on remarque en arrivant à Barcelone, c'est le beau temps, la plage et l'architecture. Vient ensuite le son pétaradant des scooters, qu'on entend partout, à toute heure du jour et de la nuit.

Moyen de transport urbain par excellence, ces petites motos se comptent par centaines de milliers dans la capitale catalane. Presque à chaque coin de rue on trouve des aires de stationnement qui en sont remplies.

 

Cooltra, une des nombreuses compagnies de location de scooters de Barcelone, a bien compris ce que représentent ces bolides pour les touristes fraîchement débarqués: le scooter, c'est l'icône du mode de vie européen. Le slogan de l'entreprise: «Move like a Local» (Déplacez-vous comme un résident).

Mais pour pouvoir expérimenter le trip du scooter dans la Mecque touristique d'Espagne, il faut s'y prendre à l'avance, surtout en plein été. Les listes de réservation des locateurs sont pleines à craquer.

L'aventure s'annonçait donc plutôt courte pour moi. «Allez faire un tour sur place. On ne sait jamais», m'a néanmoins suggéré le responsable de l'hôtel.

Excellente suggestion. En arrivant dans les locaux de Cooltra, à deux pas de la plage du quartier Barceloneta, un préposé francophone m'a accueilli avec un gros clin d'oeil. «Toutes les motos sont réservées pour les trois prochains jours. Mais j'en ai une qui revient d'ici 45 minutes. Restez dans le coin, elle est pour vous.»

Une heure plus tard, ma copine et moi chevauchions un rutilant scooter de 125cc, loué pour une quarantaine d'euros par jour, assurances et casques compris. Nul besoin d'un permis de moto. Un simple permis de conduire de véhicule de promenade nous a suffi.

Stressé au départ, j'ai vite pris de l'assurance avec les contrôles. Et après quelques minutes, j'étais presque aussi casse-cou que les Barcelonais. Aux feux de circulation, pas question d'attendre sagement que les voitures redémarrent; comme tous les autres conducteurs de scooters, je me faufilais entre les véhicules pour être parmi les premiers à partir quand le feu tombait au vert - et souvent quelques secondes avant.

Grisante liberté

Croyez-moi, l'image qu'on se fait de la mobylette pépère est complètement erronée. Même à deux passagers, avec leurs moteurs de 125cc, les scooters européens ont une accélération surprenante, qui n'a rien à envier à celle de la plupart des véhicules à quatre roues. Sur les grands boulevards, il n'est pas rare de se faire doubler par un bolide qui file à 80 km/h, louvoyant avec témérité entre les voitures et les camions.

Casse-cou ou pas, le sentiment de puissance et de liberté qu'on tire de ces machines est grisant. Les déplacements d'un endroit à l'autre sont toujours plaisants. On fait de nouvelles découvertes à chaque trajet. En 30 minutes, nous nous sommes rendus dans Sant Just Desver, quartier huppé et montagneux du nord-ouest de la ville où se succèdent les luxueuses casas et les vues imprenables sur la ville.

Et fini les mauvais restos de La Rambla. Avec un scooter, rouler quelques kilomètres au soleil à la recherche d'une bonne table ou d'une place pour faire la fête (avec modération), est un charme.

Une fois à destination, se garer est d'une simplicité étonnante. Même si les espaces de stationnement réservés aux motos sont remplis, on peut toujours laisser le bolide sur un trottoir ou dans une des étroites ruelles de Barcelone... comme le font les Barcelonais.

Scooters jaunes

Pour les touristes un peu moins téméraires, il est aussi possible de louer un GoCars, sorte d'hybride à trois roues entre le scooter et la voiture. Ces bolides sont équipés d'un système de guidage GPS suggérant des itinéraires de visite. On peut les louer à l'heure ou à la journée, et ils peuvent être stationnés dans les espaces réservés aux motos. Mais ne cherchez pas à passer inaperçu avec un de ces véhicules. Ils sont entièrement peints en jaune pétant et seuls les touristes les conduisent.