Un vaste musée mémorial vient d'ouvrir dans l'est de la Belgique pour faire revivre la «bataille des Ardennes», le dernier grand affrontement de la Seconde guerre mondiale sur le front occidental qui provoqua de très lourdes pertes américaines.

Le Bastogne War Museum a ouvert quelques mois avant les commémorations de la meurtrière «bataille des Ardennes» qui se déroula entre la mi-décembre 1944 et le début de février 1945.

Accueilli dans un bâtiment à l'architecture audacieuse, le musée ambitionne de devenir un véritable «lieu de mémoire» à l'exemple de ce que le Mémorial de Caen représente pour le Débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, selon ses concepteurs. En présentant plus de 400 objets et documents, il permet de revivre les combats intenses ayant opposé les troupes allemandes et américaines.

La «bataille des Ardennes» a été déclenchée par la contre-attaque allemande massive ordonnée par Adolf Hitler pour contrecarrer l'avancée des troupes alliées ayant libéré Paris puis Bruxelles.

Lancée le 16 décembre 1944, elle surprend l'armée américaine déployée dans le massif ardennais. Commandés notamment par le général George Patton, les Américains réussissent cependant à défendre la ville de Bastogne et à reprendre l'avantage malgré de lourdes pertes et des conditions très difficiles avec le froid et la neige. Au début février 1945, les Allemands refluent en désordre, ouvrant la voie à l'invasion de l'Allemagne par les Américains.

Le Bastogne War Museum ambitionne d'accueillir plus de 50 000 visiteurs américains par an. «Pour les Américains, cette bataille a une forte dimension héroïque. Ils y ont perdu plus d'hommes qu'au Débarquement», souligne Philippe Jarbinet, un auteur ardennais de BD spécialiste de la Seconde guerre mondiale.

Auteur de la série BD à succès Airborne 44 (Casterman), ce dernier a réalisé une cinquantaine de dessins qui servent de fil rouge à la visite du musée. «J'ai cherché à donner la dimension la plus humaine possible à la guerre, le courage des soldats mais aussi la détresse de la population», explique Philippe Jarbinet.