Une petite ville d'Autriche va consulter sa population en vue de la construction d'un stupa, un monument bouddhiste, qui serait le plus grand d'Europe, un projet critiqué par des élus locaux, a indiqué le maire de la ville.

Le conseil municipal de Gföhl (nord) a décidé tard mardi soir d'organiser une consultation publique en février au sujet du stupa, qui devrait faire 37 mètres de haut et 25 mètres de diamètre.

«Nous prévoyons d'écouter ce que les gens ont à dire, ensuite le conseil décidera», a déclaré le maire Karl Simliger à l'AFP, qui a ajouté que 21 des 23 membres du conseil soutenaient le projet.

«Il y a eu quelques lettres, en faveur et contre le projet, mais dans l'ensemble les gens sont pour... Ce serait quelque chose de positif pour le tourisme et l'économie à Gföhl», a précisé M. Simliger.

En plus du monument, dont l'emplacement est prévu à la lisière est de la ville de 3700 habitants, des bâtiments seront construits pour accueillir sur 600 m2 des logements pour des moines et des nonnes, ainsi que des salles de méditation.

L'instigateur du projet est Bob Jon Sunim, un moine bouddhiste d'origine sud-coréenne qui vit désormais en Autriche, a indiqué à l'AFP l'architecte en chef Matthias Rainer, précisant que le financement était en cours de négociations.

Le dirigeant du parti d'extrême droite BZÖ de Basse-Autriche, Ewald Stadler, a exprimé son désaccord avec le projet, estimant que Gföhl «n'avait pas besoin de temple aux idoles».

Plusieurs figures de l'Église catholique, dont l'abbé Christian Haidinger, qui dirige le monastère voisin d'Altenburg et la congrégation des moines bénédictins d'Autriche, ont publié un communiqué lundi appelant à la tolérance envers les autres religions.

«Quand des catholiques pratiquants décrivent le bouddhisme comme une secte et évoquent le bâtiment comme «un temple aux idoles», nous avons dépassé les limites», ont-elles déclaré dans le communiqué.