Le trafic aérien à Francfort, troisième aéroport d'Europe, a été fortement perturbé vendredi par l'annulation de plusieurs centaines de vols Lufthansa, en raison d'une grève le matin du personnel navigant, selon un porte-parole de la compagnie allemande.

La participation à la grève a été «très élevée», a déclaré à l'AFP un porte-parole du syndicat Ufo, --qui revendique l'adhésion d'environ deux tiers des quelque 18 000 agents de bord de la compagnie aérienne allemande--.

À la fin du mouvement qui a duré huit heures, il n'était pas encore en mesure de donner le pourcentage des salariés ayant débrayé.

Après la fin de la grève, un porte-parole de Lufhansa n'était pas non plus en mesure de donner des chiffres précis sur le nombre de vols annulés, promettant des chiffres plus détaillés dans l'après-midi.

«Nous avons été obligés de supprimer à cause de la grève une grande partie des 360 vols prévus entre 5h  et 13h», a-t-il dit. «La plupart étaient des court et moyen-courriers, sur l'Allemagne et l'Europe (...). Seuls quelques long-courriers ont été touchés», a-t-il précisé.

Dans les autres aéroports allemands, tels Munich, Berlin, Hambourg, où les agents de Lufthansa n'ont pas débrayé, «les perturbations restent limitées».

«On ne peut pas complètement les éviter, car des avions en direction ou en provenance de Francfort desservent aussi ces aéroports», a ajouté le porte-parole.

Le conflit social arrive à un moment particulièrement défavorable, fin août et septembre étant des périodes de pointe pour les compagnies aériennes. Les vacances scolaires s'achèvent vendredi dans quatre des 16 Etats régionaux allemands, Brême (nord), Basse-Saxe (nord), Saxe (est) et Thuringe (est), dans un pays où les congés d'été des écoliers n'ont pas lieu au même moment dans tous les Länder.

Dans un entretien à la télévision allemande ARD, le chef du syndicat du personnel navigant commercial Ufo, Nicoley Baublies, a prévenu que «le chaos devrait se prolonger dans l'après-midi», en raison des conséquences de la grève de ce matin.

Interrogé pour savoir si le syndicat des agents de bord comptait à nouveau faire la grève après les débrayages du matin, M. Baublies n'a pas exclu de nouvelles actions.

«Cela dépend du comportement de Lufthansa (...). Nous sommes en mesure d'agir à tout moment, dans toute l'Allemagne, en annonçant nos actions six heures à l'avance», a-t-il dit.

Quelque 840 vols de la compagnie décollent et atterrissent chaque jour à l'aéroport de Francfort (ouest) qui constitue la base principale de la compagnie.

La grève a été décidée par Ufo après l'échec de négociations avec la direction sur les salaires et les conditions de travail.

En avril, le syndicat avait exigé une hausse des salaires de 5% sur 15 mois et rétroactive à partir du 1er janvier, pour rattraper trois ans de stagnation. Le syndicat rejette également fermement le recours à du personnel de cabine intérimaire dans des appareils de la Lufthansa.

Selon le responsable du personnel du trafic passagers de Lufthansa, Peter Gerber, Lufthansa a proposé une hausse des rémunérations d'«environ 3,5%».

Une première grève historique de son personnel navigant début 2009 s'était soldée pour Lufthansa par un manque à gagner de plusieurs millions d'euros.

En février dernier, Lufthansa avait eu à subir une grève des contrôleurs au sol de l'aéroport de Francfort, son principal noeud aérien, mais le mouvement n'avait eu qu'une portée limitée, n'ayant concerné que 200 salariés qui avaient pu être partiellement remplacés d'urgence.