Vivre comme un Européen - avec son propre appartement, le temps des vacances -, c'est possible. C'est même souvent moins cher que loger à l'hôtel. Pour 399 euros (environ 540$), nous avons habité pendant cinq nuits un «trois et demi» au coeur de Prague, en juin dernier.
«Louer un appartement pour les vacances à Prague ou dans les régions de la République tchèque est très populaire», indique Jitka Klimova, conseillère à l'Office national tchèque de tourisme du Canada. Authentique, pratique et économique, la formule plaît à ceux qui aiment cuisiner, avoir de l'espace pour se reposer... quitte à devoir faire leur lit eux-mêmes!
La demande pour des «formes d'hébergement dites alternatives est en croissance», confirme Claude Péloquin, analyste en chef au réseau de veille en tourisme de la Chaire de tourisme Transat de l'UQAM. Le nombre de Canadiens ayant choisi ce type d'hébergement (chalet, appartement, multipropriété, etc.) lors de vacances à l'étranger a augmenté de 46% en cinq ans, selon l'étude PMB 2010. «C'est assez spectaculaire», note M. Péloquin. Sont exclus les séjours en hôtel, motel, bed and breakfast, camping, clubs de vacances ou chez des parents et amis.
Cause du boum: l'internet
C'est l'internet qui a révolutionné le secteur, en permettant aux touristes de magasiner leur logement à distance. Il suffit d'inscrire sa destination et ses dates de voyage dans un site comme www.homeaway.com ou www.only-apartments.fr pour obtenir des dizaines, voire des centaines de propositions d'appartement.
C'est sur www.rentego.fr que nous avons trouvé notre pied-à-terre au coeur de Prague. Situé dans un grand immeuble, «notre appart» était à 10 minutes de marche de la place de la Vieille-Ville, tel que promis. Il était lumineux, propre, correctement équipé (four à micro-ondes, frigo, plaque chauffante, internet sans fil, etc.), mais sans climatiseur. Plus embêtant encore, l'eau chaude a manqué les deux derniers jours (la panne touchait tout l'immeuble). Heureusement, RENTeGO a une ligne téléphonique d'urgence en service 24 heures par jour. La société a offert de nous déménager ou de nous rembourser les deux dernières nuitées.
Autre expérience: nous avons loué un «quatre et demi» à Cracovie, en Pologne, à 490$ pour quatre nuits, sur www.cracow-apartments.com. Vaste (84 mètres carrés), près du centre de la ville, rénové, avec téléviseur à écran plat et lave-linge, il était malheureusement... sale. La faute aux étudiants qui l'ont loué durant l'année universitaire, a expliqué le jeune homme qui nous a remis les clés. Comme s'il n'était pas nécessaire de faire le ménage entre deux locataires!
Conseil: payez par carte de crédit
Il y a bien pire: 170 familles ont été victimes d'arnaqueurs qui louaient des appartements imaginaires en Espagne, a rapporté l'an dernier le quotidien français Ouest-France.
Pour se protéger des escrocs, il faut «faire affaire avec des entreprises connues, sur des sites web sécurisés, et payer avec une carte de crédit», recommande Elise Thériault, conseillère juridique à Option consommateurs. Si, par malheur, l'appartement loué n'existe pas ou n'a rien à voir avec ce qui était prévu, et que le loueur refuse de nous rembourser, on peut demander à l'émetteur de la carte de crédit de le faire.
Visa, par exemple, s'engage à «régler le différend relié à une transaction imputée à (la) carte» de ses clients, même s'il s'agit d'un achat en ligne.
La majorité des expériences sont plus positives. Claude Péloquin a loué un appartement en Italie à un particulier, l'an dernier. «Il ne nous a pas demandé d'acompte, se souvient-il. Rendus sur place, nous avons payé comptant, en devise locale. Et ça a été charmant.»