Comme bien des touristes qui se rendent à Bilbao, le but de ma visite était le musée Guggenheim dont l'architecture est une attraction en soi.

Conçu par l'architecte d'origine canadienne Frank O. Gehry, le Guggenheim s'intègre parfaitement dans son environnement. Il est même traversé par le pont de La Salve à l'une de ses extrémités.

Le complexe est immense et entouré à d'oeuvres d'art fascinantes comme Maman de Louise Bourgeois, Tulips et Puppy de Jeff Koons ou encore Sculpture de brume de Fuyiko Nakaya. Le premier défi du visiteur est de choisir une porte d'entrée, car il y en a plusieurs qui s'ouvrent sur l'atrium.

Une fois à l'intérieur, il y a tant à voir qu'on ne sait trop par où commencer. Les angles, les passerelles vitrées et la lumière qui filtre de partout ont un effet déstabilisant. J'ai l'impression d'être sur un bateau qui tangue, avec toutes ces lignes qui se rejoignent au-dessus de ma tête. À n'en pas douter, ce musée inauguré en 1997 est un chef d'oeuvre de l'architecture contemporaine.

Je commence par la collection permanente qui comprend entre autres les sculptures géantes de Richard Serra, un artiste qui travaille sur la perception de l'espace. Les visiteurs sont invités à circuler tout autour et surtout à l'intérieur des oeuvres installées dans la plus grande salle de l'édifice. Les formes sculptées nous font passer par toutes sortes de sensations dès qu'on s'y engage et jusqu'à la sortie, que plusieurs franchissent avec grand soulagement.

Après quelques minutes, c'est facile de se retrouver dans le musée, grâce à l'atrium central qui fait la hauteur des trois niveaux de galeries. On passe d'une salle à l'autre tout naturellement en empruntant les passerelles attachées au plafond.

Lors de ma visite, pendant l'été, il y avait trois expositions temporaires: Henri Rousseau, présenté comme un précurseur de l'art moderne; Gluts, la dernière série de sculptures de Robert Rauschenberg qui aimait assembler des objets métalliques; et une spectaculaire présentation des oeuvres du sculpteur Anish Kapoor (Cloud Gate de Chicago).

Plusieurs guides touristiques préviennent les visiteurs qu'il y a peu à voir à l'intérieur du Guggenheim. N'en croyez rien. Après 1h45, je n'aurais pas pu en voir davantage tant ce musée offre une densité exceptionnelle. C'est une rencontre différente avec l'art contemporain. Et ce n'est même pas nécessaire d'être connaisseur pour apprécier le musée Guggenheim.

Une ville attachante

S'il est vrai que Bilbao était autrefois une ville industrielle, laide et sans charme, elle a beaucoup changé. Il y a maintenant de beaux quartiers, plusieurs immeubles anciens ont été restaurés et surtout, il y a là une énergie incroyable.

Le Vieux-Bilbao, entièrement piétonnier, a beaucoup de cachet. La température est douce et la cuisine est savoureuse. Les bonnes odeurs de poissons et fruits de mer qui envahissent les rues donnent l'envie irrésistible de s'attabler à l'une des terrasses où les Espagnols flânent des soirées entières.

Les rues sont propres, les parcs nombreux et des immeubles résidentiels dotés de loggias côtoient des édifices en verre et acier. Dans la foulée du Guggenheim, une architecture audacieuse est en train de transformer la ville de 355 000 habitants.

Toutefois, Bilbao n'est pas une ville accueillante pour les automobilistes. Sens uniques et bouchons, en plus du rio Nervion qui traverse la ville, rendent la circulation infernale. Bref, il vaut mieux y aller en train et utiliser les transports en commun qui sont efficaces et confortables.

Ou encore laisser la voiture en périphérie du centre-ville, car les parkings sont peu nombreux en plus d'être chers et difficiles à trouver.

J'ai beaucoup regretté de n'avoir prévu qu'une seule journée à Bilbao. J'y aurais volontiers passé tout le week-end tant l'ambiance est agréable dans cette ville espagnole, située à une heure de San Sebastian et à deux heures de Biarritz (France).