Avant les laissez-passer de train, avant les circuits en autocar, la location de voiture reste la formule la plus populaire pour les Québécois qui explorent un - ou plusieurs - pays d'Europe.

Depuis 30 ans, les consommateurs ont le choix entre deux formules (du moins en France, qui reste la porte d'entrée du continent la plus populaire sur notre marché): la location proprement dite et l'achat-rachat, ce procédé qui permet à un étranger de devenir temporairement propriétaire d'un véhicule flambant neuf exonéré de taxes. Cette année, les trois constructeurs qui commercialisent des véhicules en achat-rachat (Citroën, Peugeot et Renault) ont maintenu des prix stables (et les ont même baissés dans certains cas), alors que les loueurs traditionnels les ont augmentés. La formule achat-rachat s'avère donc plus concurrentielle sur le plan des tarifs en 2010.

Depuis quelques années, la location s'avérait plus avantageuse (lire: moins chère!) pour les périodes de moins d'un mois. Les promoteurs de l'achat-rachat soutenaient qu'il ne s'agissait pas du même produit. Leurs arguments tiennent essentiellement en trois points:

- Leurs véhicules sont neufs, alors que les voitures fournies par les entreprises de location ont souvent plusieurs milliers de kilomètres au compteur;

- Le client qui opte pour l'achat-rachat peut choisir son modèle, alors que celui qui loue ne sélectionne qu'une catégorie (économique, compacte, intermédiaire...). Il peut arriver qu'on lui livre une voiture alimentée à l'essence alors que, pour des raisons d'économie, il aurait préféré un diesel;

- Le véhicule réservé en formule achat-rachat est livré avec 15 litres de carburant, ce qui équivaut à un cadeau d'une trentaine de dollars. Le véhicule peut être rendu avec le réservoir vide. La voiture de location est livrée avec un réservoir plein, mais il faut le remplir avant de la rendre, faute de quoi le loueur facturera des frais d'administration et le carburant manquant à un coût deux fois plus élevé que celui pratiqué à la pompe. On a beau se dire qu'on refera le plein juste avant de rendre le véhicule à l'aéroport, il arrive souvent qu'on ne soit pas en mesure de s'exécuter, soit parce que le temps presse et qu'on a peur de manquer l'avion, soit qu'on ait manqué la station-service par distraction ou pour une autre raison. Le loueur débite alors la carte de crédit du client.

Il n'en demeurait pas moins que, depuis quelques années, la location revenait moins cher pour des périodes assez courtes. Ce n'est plus nécessairement le cas. Les loueurs ont augmenté leurs tarifs d'environ 4%. Ainsi, Vacances Transat propose une voiture de location avec Hertz pour 17 jours (c'est la base de comparaison, parce que la formule achat-rachat prévoit un minimum de 17 jours) à 925$ pour un modèle compact. L'an dernier, le tarif était de 889$. Le prix pour un modèle intermédiaire a grimpé de 1430$ à 1483$. Et, au-delà de 17 jours, le coût à la journée a augmenté de 1$ ou 2$ (28$ au lieu de 27$ pour un modèle compact et 53$ au lieu de 51$ pour un modèle de catégorie supérieure).

Les prix des véhicules proposés en achat-rachat sont demeurés relativement stables. Citroën propose son modèle de base, la C-3, en achat-rachat à 939$ pour 17 jours. La Renault Twingo, qui refait son apparition en formule achat-rachat, est proposée à 949$. La Renault Clio est annoncée à 999$ (et 28$ par jour au-delà de 17 jours), alors que Hertz facture le modèle équivalent - l'Opel Corsa - 1066$ (et 32$ par jour supplémentaire).

À tarif à peu près égal, les arguments des spécialistes de l'achat-rachat pèsent lourd. Cependant, la location reste la solution la plus économique pour les périodes de moins de deux semaines. Or, la majorité des Québécois qui visitent l'Europe réservent une voiture pour moins de deux semaines. Ils n'ont pas besoin du véhicule, qui ne ferait que les embarrasser, dans la ville d'arrivée et de départ. Or, la durée moyenne du séjour des Canadiens qui visitent la France est de 12 jours. Même si une proportion appréciable des touristes qui traversent l'Atlantique passe plus de trois semaines en Europe, ce n'est pas le cas de la majorité d'entre eux.