Déjeuner dans un café branché, quelques heures de marche en sentier, achat de légumes bios à la ferme, saut à la nouvelle galerie d'art pour un vernissage très couru, et, juste avant de clore la journée par un feu de camp, spectacle du nouveau phénomène musical de Brooklyn. Bienvenue dans les Catskills, une région située à 160 km au nord de New York.

Nouvelle destination à la mode? Non. Les habitants de l'endroit détestent qu'on parle de leur terre comme étant la saveur du mois. Visiter les Catskills, c'est choisir un mode de vie sans égal, où l'énergie de la plus grande des villes se sublime à celle des montagnes. Ça explique en partie pourquoi chaque week-end, tant de New-Yorkais s'y rendent.

Un lieu privilégié pour la communauté juive

Du début du siècle à la fin des années 60, plusieurs dizaines de centres de villégiature luxueux accueillaient les riches familles new-yorkaises qui venaient y passer l'été. Le film Dirty Dancing, dont l'action se passe dans les Catskills, s'inspirait d'ailleurs de ce concept de vacances en formule club.

La région a aussi longtemps été le lieu de retraite des juifs vivant à New York. Encore aujourd'hui, particulièrement au sud, on trouve des petits villages où l'affichage est exclusivement en hébreu et où les communautés fermées se succèdent le long de la route.

«La plupart des gens qui visitent la région viennent de la ville de New York. Plusieurs possèdent ici une résidence secondaire», explique James Thomson, de la Chambre de commerce du comté de Delaware, un des quatre comtés des Catskills.

Selon la Chambre de commerce, la population des Catskills peut doubler les week-ends alors que la région est prise d'assaut par les New-Yorkais en mal d'air pur. En revanche, l'afflux de visiteurs est très faible en semaine, même en plein été.

La superficie des Catskills est comparable à celle de la réserve faunique La Vérendrye. La nature abondante et la topographie montagneuse en font une destination de rêve pour les skieurs, pêcheurs, kayakistes ou grimpeurs. Plus au sud, la douceur du relief attire plutôt les cyclistes et les golfeurs.

Pour une escapade gourmande, on trouve dans les Catskills une excellente offre culinaire. La proximité de la prestigieuse école Culinary Institute of America y est certainement pour quelque chose.

L'héritage de Woodstock

C'est dans les Catskills que s'est produit le grand rassemblement pacifique et artistique qui a marqué pour toujours la région. Les arts, le partage, l'entraide et l'engagement communautaire sont hautement valorisés. Finalement, le souci de consommer local et bio est si important que les Starbucks et Walmart n'osent pas encore s'y aventurer.

Comme il y a peu d'hôtels, les voyageurs se tournent vers de chaleureuses maisons d'hôte. C'est d'ailleurs en entrant momentanément dans la vie de ces gens généreux que l'on saisit tout le calme et la beauté de la région.

L'Office du Tourisme (visitthecatskills.com) répertorie tous les gîtes des Catskills. Les plus intrépides ont l'embarras du choix: ferme bio, vieille grange, temple tibétain, église, autobus aux intérieurs psychédéliques, ou encore yourte et cours de yoga aux aurores. L'offre témoigne d'un passé «peace and love» et encore aujourd'hui, ces deux mots décrivent à la perfection l'atmosphère des Catskills.

Photo Charles-Édouard Carrier, collaboration spéciale

Visiter les Catskills, c'est choisir un mode de vie sans égal, où l'énergie des villes se marie à celle des montagnes.