Après avoir célébré Alexander McQueen l'été dernier, le Metropolitan Museum of Art de New York accueillera au printemps une rétrospective consacrée à deux icônes italiennes, Elsa Schiaparelli et Miuccia Prada, dont les détails ont été révélés vendredi à Milan.

L'exposition, qui se tiendra du 10 mai au 19 août, présentera toute une série de modèles icônes des deux stylistes, ainsi que 90 dessins et 30 accessoires conçus par Elsa Schiaparelli entre la fin des années 1920 et le début des années 1950 et par Miuccia Prada de la fin des années 1980 à nos jours.

Intitulée «Schiaparelli et Prada: conversations impossibles», la rétrospective sera complétée par des entretiens vidéos simulés entre les deux femmes, réalisés par le cinéaste australien Baz Luhrmann.

L'exposition s'intéresse à la manière dont ces deux femmes ont exploré les mêmes thèmes, mais dans des périodes et avec des approches différentes. «Il s'agit de périodes tellement différentes. Honnêtement, je vois plus de différences que des similitudes entre nous», commente la créatrice Miuccia Prada.

Ces deux grandes figures de la mode ont pourtant chacune marqué leur temps par leur côté provocateur, renversant les canons de la beauté en jouant avec le bon et le mauvais goût. Toutes deux se distinguent aussi pour leur proximité avec les mouvements artistiques: surréaliste pour Elsa Schiaparelli, l'art contemporain pour Miuccia Prada.

«Ce sont l'amour pour l'art et la rupture avec les règles, qui nous réunissent», analyse Miuccia Prada, qui s'intéresse souvent dans ses collections aux limites de l'excentricité. Mais la comparaison s'arrête là, semble-t-elle suggérer.

Née à Rome en 1890, Elsa Schiaparelli a ouvert sa maison de couture à Paris dans les années 1920 et jusqu'en 1954. Proche des surréalistes, elle a crée des pièces icônes, telle la célèbre chaussure chapeau. Elle a fréquenté Jean Cocteau, mais aussi Salvador Dali, qui l'a inspirée pour sa fameuse «robe larme».

Après un cursus en sciences politiques, passionnée de mode, la Milanaise Miuccia Prada a repris quant à elle l'entreprise de maroquinerie familiale en 1978, cinq ans après la mort d'Elsa Schiaparelli. Visionnaire et audacieuse, elle dicte depuis les tendances de la mode chaque saison.